Médecins pour demain est un collectif créé par des généralistes pour lutter contre les violences dont ils s'estiment victimes. Au delà les médecins d’Eure-et-Loir, se veulent en pointe pour l’amélioration des soins...

Le collectif Médecins pour demain, né sur les réseaux sociaux, est très actif dans notre département.

L’Eure et Loir est un désert médical à 1 heure de Paris. C’est un des département les plus touchés par cette véritable maladie. C’est aussi un des départements où les médecins se mobilisent le plus. Ils déclarent « mesurer l’ampleur de la catastrophe sanitaire actuelle » et disent souffrir « chaque jour de ne plus pouvoir assurer de bons soins » à leurs patients et « de ne pas pouvoir prendre de nouveaux patients en charge ». Le droit de retrait a été exercé par des médecins généralistes libéraux qui assurent des gardes à la maison médicale de l’hôpital de Chartres face aux agressions, la réponse de l’État a été la réquisition.

Les médecins en grève (dans la semaine de noël au premier de l’an) ont continué d’assurer les consultations programmées, les suivis de nourrissons ou de patients atteints de pathologies chroniques. En revanche, ils ont décidé de ne plus recevoir les urgences, de ne plus rédiger de certificats ni de remplir de formulaires, en signe de protestation.

Des propositions concrètes

Le collectif eurélien porte une série de propositions « pour libérer du temps médical, responsabiliser la population » ou encore « en finir avec la médecine administrative ».

Ils réclament, notamment, « un transfert de compétences aux infirmières diplômées d’État, une consultation unique à 50 € » ou encore la création « d’un délit spécifique “agression envers un soignant en l’exercice de ses fonctions” ».

Ils demandent également :

Une simplification administrative :  l’arrêt des certificats pour, entre autres, les absences scolaires, la pratique sportive qui n’est pas à risques ; et la mise en place de l’autodéclaration par les patients pour certains dossiers et formulaires (bons de transport, dossier Ehpad, etc.). Il réclame un accès direct aux orthophonistes, pédicures podologues et orthoptistes, et également la possibilité pour les patients de 18 à 65 ans sans comorbidité d’auto-déclarer un arrêt de travail sur Ameli, dans une limite de cinq jours, deux fois par an.

Un(e) assistant(e) médico-administratif(ve) pour chaque médecin qui le souhaite « Sans contrepartie bloquante ou pression, notamment en termes de temps, de coût de formation et de diplôme requis. »

Commentaire : un minimum de formation est nécessaire incluant une responsabilité vis à vis de la confidentialité des dossiers

Un transfert de compétences aux infirmières diplômées d’État : Pour des actes tels que les certificats de décès et le remplissage de certains formulaires d’évaluation.

Commentaire : et aussi la "bobologie". Les infirmières devraient pouvoir faire des ordonnances pour une liste limité de médicaments.

Responsabilisation des patients Pour « assurer la sécurité des médecins libéraux » : la création d’un délit spécifique d’agression envers un soignant dans l’exercice de ses fonctions et une amende de 50 € en cas de consultation non honorée.

Commentaire : pour tous les soignants. L'amende de 50 € est exagérée mais une amende de 10 € pourquoi pas.

Médecine du travail : Pour les médecins du travail, une autorisation de prescription, notamment, de bons de transport, de déclaration initiale et de prolongation d’arrêt de travail.

Révision du zonage de l’Agence régionale de santé : Un décret pour classer l’ensemble du département en zone d’intervention prioritaire (Zip).

La situation du secteur de la santé est très préoccupante tant à l’hôpital que dans la médecine de ville. Ecologie28 soutient les revendications professionnelles du collectif qui sont de bon sens, notamment en donnant plus de responsabilités aux autres personnels soignants. Ecologie28 retient le principe d’une augmentation de la consultation sans pour autant la doubler (mais en différenciant les zones prioritaire des autres), l’équilibre financier du système de la santé étant aussi un objectif. ET bien sûr n'oublions pas l'importance de la prévention et de la lutte contre les produits toxiques : les phytosanitaires d'aujourd'hui sont les cancers de demain.