Les températures anormalement hautes pour la saison n'ont joué qu'un petit rôle dans la baisse de la consommation d'électricité cet hiver. D'après le gestionnaire du réseau de distribution (RTE), les coupures ont principalement été évitées grâce à la diminution de la demande de l'industrie, du tertiaire et des ménages.

 Guerre en Ukraine, production nucléaire et hydraulique au plus bas... Comment a-t-on évité les coupures d'électricité cet hiver, dans un contexte de crise énergétique inédite depuis 1970 ? Grâce, avant tout, à la baisse de la consommation d'électricité selon RTE.

 « Nous avons évité les coupures grâce à la baisse de la consommation des Françaises et des Français, des entreprises, des collectivités territoriales. Cette diminution a parfois été subie, parfois volontaire, mais sans elle, nous aurions vécu un tout autre hiver », a assuré RTE. « La France a su passer un pic, a montré sa résilience, et la sécurité d’approvisionnement a été garantie ».

Une baisse de 9% de la consommation

Aucun signal orange ou rouge n'est en effet apparu sur l'application ÉcoWatt ces derniers mois. Et pour cause : durant l'hiver, la consommation d'électricité - hors effet météo - a diminué de 20 TWh par rapport à la moyenne 2014-2019. Cela représente une baisse de 9%.

Toutefois, durant les semaines « chaudes » cet hiver, c'est le secteur tertiaire qui a enregistré les plus fortes baisses de la consommation. Lors des semaines « froides », les diminutions étaient surtout concentrées dans le secteur résidentiel. Cela confirme que le levier principal de la réduction de la consommation d'électricité est bien le chauffage.

Importations et météo favorable

S'il est moins notable, les températures anormalement élevées cet hiver ont bien joué un rôle dans la réduction de la demande en électricité. Les conditions météorologiques que la France a connu ont ainsi contribué à une baisse de 7 TWh durant l'hiver. Et ce malgré quelques courtes périodes de froid, notamment début décembre.

Les efforts de sobriété des Français sont cependant allés de pair avec des importations de l'étranger, sans lesquelles des signaux ÉcoWatt orange ou rouge auraient pu être émis, selon RTE. L'interconnexion des voisins européens a fonctionné de manière particulièrement fluide avec des imports d'électricité ayant pu atteindre 15 GW (grâce aux éoliennes de la mer du Nord).

RTE explique ainsi qu'en l'absence des deux facteurs que sont la baisse inédite de la consommation et les importations depuis l'étranger, jusqu'à 12 signaux EcoWatt rouge auraient pu être émis durant l'hiver.

Mais alors, comment s'est concrètement traduite la baisse de la consommation des ménages, des industries, du tertiaire ? À quels « gestes » doit-on la chute de la demande ? Dans quelles proportions le facteur prix et les appels du gouvernement à la sobriété ont-ils joué dans cette baisse de 9% ? Et surtout, faut-il s'attendre à une diminution similaire l'hiver prochain ? RTE va mener des études pour comprendre cela, il s'agira également de savoir ce qui relève du conjoncturel, comme les prix élevés, et du permanent.

Les fissures ne changent « pas fondamentalement » les perspectives pour l'hiver prochain

La découverte de nouvelles fissures sur des tuyauteries de secours de réacteurs EDF en maintenance ne change pas fondamentalement les attentes pour la production électrique du parc nucléaire français l'hiver prochain, a affirmé ce jeudi RTE.

Plusieurs fissures importantes ont été décelées, dont une de taille importante à Penly 1 (Seine-Maritime), sur une conduite d'urgence destinée à inonder d'eau le réacteur en cas d'accident nucléaire. D'autres fissures dites « de fatigue thermique » ont aussi été repérées sur des conduites d'urgence « considérées comme sensibles à la corrosion sous contrainte » à Penly 2 et Cattenom 3 (Moselle). Le parc vieilli.