Le bal des médiocres
Edito du 17 juillet 2024
Le 7 juillet la mobilisation du Front Républicain, c'est à dire tout sauf le RN, a permis d'empêcher que le gouvernement lui soit confié. C'est heureux car dès le 8 juillet le RN a jeté ses nouveaux habits de respectabilité en prenant la tête, au Parlement Européen, d'un groupe parlementaire regroupant les amis et agents de la Russie et des partis autoritaires anti-libéraux, contre le droit des femmes et des minorités sexuelles. Chassez le naturel, il revient au galop.
La victoire relative du Nouveau Front Populaire (NFP) l'obligeait à proposer rapidement un nom de Premier Ministre, un gouvernement et une première série de mesures répondant à l'attente de nos concitoyens (abrogation de la réforme des salaires, minima sociaux, arrêt des projets autoroutiers...) sans attenter au bon fonctionnement de l'économie. La voie était étroite mais réalisable. Effrayés par l'idée de gouverner, donc de devoir choisir des solutions dans un contexte économique difficile, une partie du NPF refuse d'aller au gouvernement, bien sûr en le cachant derrière un discours radical pour tromper ses électeurs (mais à les prendre pour des c... le retour de bâton pourrait être terrible). Mais si vous ne vouliez pas gouverner, il fallait rester chez soi, il est vrai que le statut d'un député est agréable et mérite bien les mensonges des campagnes électorales...
Les français sont abasourdis et écœurés par ce spectacle.
- S'ils avaient voté RN, ils ont assisté à ses rétropédalages successifs sur son programme (en une semaine ils sont passés de la retraite à 60 ans à 66 ans pour certains !).
- S'ils avaient voté NFP, ils ont assisté à une bataille d'égos qui cache mal l'impréparation et le vide programmatique au delà de quelques slogans.
- Au final le seul qui se frotte les mains est E. Macron : il pourra nommer un gouvernement mou et sans majorité et dans un an rafler la mise avec une nouvelle dissolution ou l'abstention atteindra des sommets.
Bravo les artistes de la politique ! Et qui peut encore faire confiance aux médiocres qui prétendent nous représenter ?
Pour autant nous ne nous décourageons pas car nous savons que jour après jour le dérèglement climatique est en œuvre et qu'il faut agir. Rien n'est plus important. Si ce n'est pas possible au niveau national c'est possible au niveau local. Alors faisons le car sur nos territoires, nous sommes responsables.