L'Industrie face au défi climatique

édito du 7 avril 2024

(document préparé pour la réunion Défi Climatique du 7 avril 2024 à Hanches, intervention qui n'a pu avoir lieu)

L'Industrie, avec l'invention de la machine à vapeur par James Watt au XVIIIième siècle puis l'exploitation des ressources carbonées - charbon, pétrole, est à l'origine du réchauffement climatique qui a pris l'ampleur que nous connaissons. Pour autant peut-elle être l'apporteur de solution pour résoudre la crise climatique ?

En France, en 2021, les principaux contributeurs aux gaz à effet de serre étaient les transports (29%), l'agriculture et l'industrie (20%), les bâtiments (18%) et le secteur de l'énergie (10%). L'industrie n'est plus la principale contributrice à l'effet de serre, mieux, depuis 1990 ces émissions ont diminué de 50 % (alors que les transports augmentent, l'agriculture a baissé de 12% et les bâtiments sont restés stables, sauf depuis 2017 ou la baisse s'est amorcée.

Néanmoins l'empreinte industrielle de la France (qui tient compte des importations) n'a baissé que de 25% depuis 1990, la différence s'expliquant en grande partie par la désindustrialisation qui fait importer des produits qui ne sont pas fabriqués dans les mêmes conditions qu'en France où en Europe occidentale (l'Europe orientale étant moins performante en matière d'environnement, même industriel).

La baisse réelle des émissions de gaz à effet de serre dans l'industrie française est le reflet d'une sensibilisation accrue des industriels, pas forcement par amour de l'écologie mais par l'effet coût : l'augmentation des charges des intrants et de l'énergie les amène à améliorer les process de production et renouveler le parc de machines vers des modèles plus performants. L'argent demeure le moteur de l'entreprise, parfois pour le bien, c'est pourquoi les politiques fiscales (taxe carbone...) sont un levier de changement majeur, dans le contexte économique actuel.

Les pouvoirs publics ont accompagné cette évolution en mettant, peu à peu, en avant l'impératif environnemental dans les politiques industrielles : pôles de compétitivité, Territoires d'Industrie, plan sectoriel. Il est remarquable que l'industrie se soit emparé de ces politiques alors qu'une grande partie du secteur agricole est resté arc-bouté dans le déni et le refus du changement.

Dans l'industrie, le secteur le plus émetteur est l'industrie lourde (hauts fourneaux, raffineries, sites chimiques, cimenteries), ce sont les industries qui nécessitent de chauffer les intrants pour les transformer (ainsi la fabrication du ciment nécessite une température de 1 450 degrés). Ces sites, sauf les cimenteries, sont concentrés en quelques lieux (Fos sur Mer, vallée de la seine, Dunkerque, vallée de la chimie lyonnaise...) qui font l'objet de politiques spécifiques pour diminuer de 25%, d'ici à 2030, leurs émissions.

Pour la majorité des autres sites industriels (avec de nombreuses TPE/PME), la baisse des émissions de gaz à effet de serre est plus lente, néanmoins il est possible de l'accélérer en jouant sur plusieurs leviers :

  • La réindustrialisation qui permet de disposer de composants de base produits dans des conditions environnementales plus favorables et de circuits plus courts d'approvisionnement ;
  • La mise en place de circuits d'économie circulaire qui permettent le réemploi des "déchets" des industrie en amont ;
  • La R&D et l'innovation incluant l'éco-conception ;

Les sites industriels sont souvent regroupés dans des zones industrielles (ZI) sur lesquelles des politiques spécifiques sont à mettre en oeuvre :

  • L'amélioration énergétique des bâtiments, souvent de vrais passoires énergétiques ;
  • L'implantation des ENR sur les espaces disponibles : toitures, parkings) pour abaisser la demande externe d'énergie ;
  • Le traitement des eaux usés et des déchets ;
  • La réhabilitation des friches (par exemple 258 friches dans la seule Eure&Loir !) qui associée à la densification des ZI permettra de respecter le zéro artificialisation des sols tout en créant de nouveaux sites industriels, nécessaires dans le cadre de la réindustrialisation.

Ces politiques territoriales sont de la responsabilité des élus locaux : communes, intercommunalités, département voir région. Ce sont eux qui permettront, ou pas, de répondre au défi climatique.

L'industrie peut encore considérablement améliorer son impact climatique et participer grandement à la décarbonation de l'économie. Que les autres secteurs en fassent autant et il est possible, en France, de contribuer à atteindre nos objectifs climatiques. Mais il faudra aussi convaincre les autres pays, ça passe aussi par des politiques plus agressives pour diminuer les échanges commerciaux inutiles, comme la taxe carbone aux frontières ou sur les transports pour que les transporteurs utilisent des moyens plus vertueux, c'est possible, c'est encore une question d'argent !

 

Jean Bernard GRAMUNT

NB : les autres secteurs feront l'objet d'articles spécifiques face au défi climatique.

 


édito du 15 mars 2024

Il est interdit d'interdire, ce vieux slogan de mai 68 est plus que jamais d'actualité face à la montée de l'intolérance sous toutes les formes.

L'abêtissement,sous l'influence des algorithmes des réseaux sociaux, des boucles de mails de gens qui pensent la même chose - donc qui ne pensent rien - , amène à un manque de compréhension des valeurs fondamentales. Valeurs fondamentales de la République mais aussi de la civilisation que sont la liberté de penser, la tolérance, la laïcité... L'interdiction des idées et personnes devient une norme pour les fanatiques de la pensée unique qui d'ailleurs est devenue multiple, chaque clan, sous-clan restant bloquer dans son imaginaire. Les inquisiteurs sont partout.

 

L'Agriculture marche sur la tête

édito du 10 février 2024

Après deux semaines et demie de manifestations et de blocages par les agriculteurs et agricultrices en France, c’est l’heure du bilan.

Face à la mobilisation d’un mouvement composite exprimant pourtant la colère de tout un secteur, la réponse politique du gouvernement a été de céder aux revendications de certaines parties, notamment en matière d’écologie : le macronisme, nouvelle variant de la Droite ringarde, ignore l’écologie, tant pis pour nous, nos enfants, la planète et fait semblant de ne pas voir que les rémunérations des exploitants agricoles sont au centre de la colère

 

La stratégie 2040 obsolète du département

édito du 24 janvier 2024

Le Conseil Général d'Eure et Loir a publié sa vision stratégique de notre département à l'horizon 2040 après une longue auto-consultation. On peut dire qu'elle est pour le moins obsolète et compte résoudre nos problèmes avec les recettes du passé, sans imagination ni innovation.

Bonne année 2024, la première des 10 années cruciales

édito du 1ier janvier 2024

 

2024 est la première des 10 années cruciales, pour maintenir le réchauffement de la planète dans les limites de 1,5 ° de l'accord de Paris. En effet la trajectoire actuelle, celles des engagements climatiques pris par les pays du monde entier placent la planète sur une trajectoire de réchauffement catastrophique allant jusqu'à 2,9°C au cours de ce siècle. Pour autant il est possible de rester dans l'accord de Paris : pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre doivent culminer avant 2025 au plus tard et diminuer de 43% d'ici 2030.

On marche sur la tête !

édito du 9 décembre 2023 (mise à jour 13 décembre 2023)

La COP28, à Dubaï, se termine par un accord final appelant à une "transition" vers l'abandon des énergies fossiles "afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques", une première au bout de 28 COP. Reste à mettre en oeuvre cette transition tant souhaitée et indispensable au survie de l'humanité.

Contre la haine en ligne

édito du 4 novembre 2023

Les récents et dramatiques événements au Moyen-Orient ont, une nouvelle fois, révélés le rôle des réseaux sociaux dans la diffusion des contenus haineux sur Internet déjà mis sur la sellette lors des affaires de harcèlement.

Haines antisémites, anti-arabes, antidémocratiques, soutien aux terroristes, manipulation des informations, fausses images, les réseaux sociaux participent à la crise démocratique et à la désinformation de leurs utilisateurs avec des conséquences dramatiques dans notre pays.

Page 1 sur 4