Selon le dernier rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié le 4 novembre, alors que les délégués du monde entier se préparent à se réunir à Belém, au Brésil, pour la COP30 (10-21 novembre 2025), l’urgence climatique n’a jamais été aussi palpable. 

Selon le PNUE, la trajectoire actuelle des émissions mondiales conduit la planète vers un réchauffement de 2,5°C d’ici 2100, bien au-delà des objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015. Pire encore : moins d’un tiers des pays ont soumis leurs nouvelles « contributions déterminées au niveau national » (CDN), ces plans d’action climatiques censés guider la transition écologique de chaque État. 

L'UE a publié son CDN le 5 novembre 2025

A l'approche de la COP30, qui s'ouvre lundi, à Belém, au Brésil, la pression était grande : sommés depuis le mois de juin de communiquer à l'ONU leur contribution déterminée à l'échelle nationale (CDN), un document mis à jour tous les cinq ans faisant le point sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les Européens étaient divisés en deux camps. D'un côté, des pays favorables à des politiques ambitieuses de décarbonation de l'économie. De l'autre, des Etats hostiles à toute mesure "verte" ou perçue comme telle.

Finalement, l'ensemble des Etats membres arriveront à Belém avec un objectif qualifié d''ambitieux" par le "monsieur Climat" de l'Union européenne (UE), Wopke Hoekstra, leur CDN actant une baisse des émissions comprise dans une fourchette allant de 66,3% à 72,5% par rapport au niveau de 1990, d'ici à 2035. "Même si nous aurions préféré une CDN plus ambitieuse, celle-ci a été adoptée à l’unanimité, ce qui est un message fort pour la COP de Belém", selon la ministre de la Transition écologique française, Monique Barbut

On fonce toujours vers le mur

Le constat est sans appel : malgré une légère amélioration par rapport aux projections de 2024, le monde se dirige toujours vers un dépassement du seuil critique de 1,5°C, synonyme de catastrophes climatiques en cascade. Les engagements actuels, s’ils étaient pleinement mis en œuvre, ne permettraient de réduire les émissions que de 15 % d’ici 2035 – loin des 55 % nécessaires pour espérer limiter le réchauffement à 1,5°C. Pourtant, des solutions existent : développement accéléré des énergies renouvelables, sobriété énergétique, transformation des modes de consommation. Mais le temps presse, et l’inaction des dirigeants menace de transformer ces promesses en vœux pieux.

Une COP décisive ... ou pas

Dans ce contexte, la COP30 s’annonce comme un rendez-vous décisif. Alors que les États-Unis, deuxième émetteur mondial, se préparent à quitter l’accord de Paris début 2026, la communauté internationale doit trouver les moyens de surmonter les divisions géopolitiques et de financer une transition juste pour les pays en développement. Comme le rappelle Greenpeace, « nos dirigeants dorment au volant », alors que la fenêtre d’action se referme. Entre records de température, multiplication des événements extrêmes et injustice climatique croissante, l’heure est à l’action – ou à l’acceptation d’un avenir de plus en plus invivable.

Quelles décisions concrètes émergeront de Belém ? La réponse déterminera le visage de la planète pour les générations futures.