Le budget 2026 : un exercice crucial pour l’avenir de la France
édito du 10 novembre 2025
En ce moment même, à l’Assemblée Nationale, les débats font rage autour du budget 2026. Celui de l’État, mais aussi celui de la Sécurité Sociale, sont en cours d’examen et d’ajustement. Chaque année, ce processus budgétaire est l’occasion de confronter des visions, des propositions et des priorités. Certaines sont réalistes, d’autres moins. Mais une chose est sûre : la rigueur et la clarté doivent primer sur les promesses électorales ou les annonces improvisées.
Un budget, c’est avant tout un équilibre
Un budget repose sur un principe simple : les recettes doivent couvrir les dépenses. Lorsque ce n’est pas le cas, il faut trouver des solutions pour combler l’écart. Pour un État, cela signifie souvent se tourner vers les marchés financiers, qui offrent des ressources importantes. Grâce à sa capacité à lever l’impôt et à emprunter sur le long terme, l’État bénéficie généralement de conditions plus avantageuses qu’un ménage ou une entreprise. Pourtant, cette facilité apparente ne doit pas faire oublier une réalité : la dette ne peut pas croître indéfiniment.
Les risques d’une dette non maîtrisée
Lorsque la dette s’accumule, les taux d’intérêt augmentent, reflétant la méfiance des investisseurs. À terme, si la confiance disparaît, l’État peut se retrouver dans l’incapacité de financer ses dépenses essentielles, comme les salaires des fonctionnaires ou les investissements publics. La crise grecque en est un exemple frappant. La France n’en est pas là, mais la situation exige une vigilance accrue.
Un constat préoccupant
Depuis plus de 50 ans, les dépenses publiques augmentent, tandis que les recettes peinent à suivre. Résultat : le déficit se creuse, et la dette s’alourdit. Aujourd’hui, elle dépasse 3 300 milliards d’euros (en incluant les dettes des collectivités locales et de la Sécurité Sociale). Ce déséquilibre n’est pas une fatalité, mais le fruit de choix politiques qui privilégient le court terme au détriment de l’intérêt général.
Des solutions existent
Pour redresser la situation, des mesures fortes et équitables sont nécessaires. En voici quelques-unes, qui pourraient faire consensus :
- Réformer l’impôt sur le revenu : le simplifier, le rendre plus universel et supprimer les niches fiscales inutiles.
- Réintroduire l’ISF : en l’élargissant à tous les actifs, pas seulement immobiliers, pour une contribution plus juste.
- Taxer les entreprises sur leur chiffre d’affaires réalisé en France : une façon de s’assurer que toutes les entreprises, y compris les géants internationaux, participent équitablement à l’effort collectif, cette taxation sera déductible de l'IS.
Un budget responsable pour un avenir durable
Pour garantir la pérennité de notre système social et financer la transition écologique, il est essentiel d’agir sur deux fronts :
- Équilibrer le budget de fonctionnement : comme le font déjà les collectivités locales, en réservant l’emprunt aux seuls investissements.
- Gérer la dette de manière transparente : en créant un compte dédié, dont les intérêts seraient couverts par le budget de l’État, et le capital remboursé progressivement via une taxation ciblée sur les héritages.
Cette dernière proposition peut sembler audacieuse, mais elle repose sur un constat : le déficit annuel est la somme des impôts non perçus. Or, le patrimoine des Français s’élève à 20 000 milliards d’euros et croît trois fois plus vite que la dette. Un remboursement partiel lors des successions permettrait, en quelques générations, d’effacer la dette sans déséquilibrer l’économie.
Un appel à la responsabilité collective
La lutte contre le gaspillage et la fraude doit également s’intensifier, avec des sanctions effectives. Les efforts des citoyens méritent d’être respectés, et ceux qui contournent les règles ne doivent pas peser sur la majorité.
En conclusion
La France a les moyens de relever ces défis. Il suffit d’un peu de courage, de solutions innovantes et d’une vision à long terme. En agissant aujourd’hui, nous pouvons à la fois assainir nos finances publiques, accélérer la transition écologique et préserver notre modèle social. L’enjeu est de taille : il s’agit de construire un avenir plus stable et plus juste pour tous.
Et vous, quelles mesures vous semblent prioritaires pour un budget plus responsable ?