A69 aujourd’hui, A154 demain !
édito du 24 février 2025
Le tribunal administratif de Toulouse a annulé le 27 février 2025 l’arrêté préfectoral autorisant le chantier de l’A69 (Castres-Toulouse). Ce dernier doit être arrêté immédiatement.
La rapporteure publique avait préconisé par deux fois l'annulation du projet à cause, selon elle, de "l'absence de raison impérative d'intérêt public majeur", estimant qu'il n'y avait pas d'enclavement du bassin castrais.
Le tribunal administratif aurait dû initialement rendre sa décision le 9 décembre 2024, mais de nouveaux éléments avancés par l'une des parties, notamment sur le prix du péage (largement subventionné par l'État et les collectivités locales, apparemment il n’y a plus de problème budgétaire en Occitanie, tant mieux on peut donc faire des économies sur cette région).
L’État va faire appel devant le Conseil d’État. Selon le ministre des Transports Philippe Tabarot la situation résultante est « ubuesque : un chantier avancé aux deux tiers est arrêté du jour au lendemain ». Mais ce qui est ubuesque c’est de lancer des travaux alors que tous les recours ne sont pas épuisés, c’était prendre le risque d’une annulation. Il est vrai que les politiques qui ont lancé l’opération ne vont pas payer de leurs poches, ils laissent au contribuable le soin de payer la note de leur gabegie, merci pour la dette de la France.
De manière plus générale les délais de la justice administrative sont utilisés pour essayer de créer des faits accomplis, niant le processus démocratique du recours. Mais ce jugement, quelque soit la décision du Conseil d’État dont l’indépendance est bien connue (cf l’affaire C8), marque un tournant : pour la première fois la justice privilégie la défense de l’environnement aux intérêts économiques à court terme, qui d’ailleurs dans le cas de l’A69 n’étaient pas prouvés.
Cela doit servir de leçon sur le dossier de l’A154 entre Dreux et Chartres qui est encore moins défendable que celui de l’A69. Le gaspillage d’argent public, et l’artificialisation des sols qui entraîne les inondations, doivent cesser. Le Préfet et le Conseil Départemental devraient bien réfléchir et abandonner ce projet dépassé et obsolète. Utiliser notre argent pour des investissement utiles aux Euréliens pas pour faire plaisirs aux copains.