Du 1er janvier au 17 octobre 2022, 521 962 décès, toutes causes confondues, sont enregistrés en France à la date du 28 octobre 2022, soit 7,9 % de plus qu’en 2019. Santé publique France a publié un bulletin dressant le bilan sanitaire durant les épisodes de forte chaleur. Avec un excès de plus de 10 000 décès, l’été 2022 a connu la surmortalité la plus importante depuis la canicule de 2003. L’été 2022, le deuxième plus chaud depuis 1900, n’était vraiment pas un été "comme avant" mais plutôt un été « comme demain ».

 

Trois épisodes de canicule

Selon les bulletins de Santé publique France consacrés au suivi de la canicule, la France a ainsi connu trois épisodes de canicule au cours de l’été 2022 : le premier, inédit par sa précocité et son intensité, a duré du 15 au 22 juin ; le second s’est étalé du 12 au 25 juillet, avec des pics de recours aux soins d’urgence du 15 au 18 juillet ; la troisième vague de chaleur a débuté le 31 juillet pour se terminer vers la mi-août. La chronique des décès toutes causes confondues laisse entrevoir un 1er pic de décès, toutes causes confondues, autour du 18 juin.

69 départements ont été concernés par au moins un jour de canicule, deux épisodes de vigilance rouge et des températures dépassant les 40°C dans des régions jusqu’alors épargnées. 

 

10 420 décès supplémentaires

Durant cette même période, Santé publique France (SPF) a estimé 10 420 décès supplémentaires, toutes causes confondues (certaines personnes décédées pouvant également avoir le Covid, voir plus bas), soit un excédent qui s’élève à +6,1%.

La chaleur peut avoir un impact sanitaire, y compris en dehors des périodes de canicule. Ces dernières sont définies lorsque les moyennes sur trois jours des températures minimales et maximales dépassent les seuils d’alerte minimum et maximum du département. Néanmoins, plusieurs départements ont pu connaître des situations d’exposition à la chaleur, proches des seuils d’alerte sur une longue durée sans être considérés en canicule aux conséquences aussi dévastatrices.SPF a recensé 2 816 morts en excès, toutes causes confondues lors des trois épisodes de canicule de l’été dans les départements concernés par un dépassement des seuils d’alerte.

Une hausse de +16,7% est observée par rapport au nombre de décès attendus par l’organisme, selon une estimation réalisée sur la base des cinq dernières années. Ce pourcentage s’élève à +19,9% dans les départements placés en vigilance rouge par Météo France. L’été 2022 présente ainsi l’excès de mortalité le plus important depuis l’instauration du Plan national canicule, en 2004.

Les régions les plus touchées

Quatre régions sont fortement touchées par ces décès en cumulant près de deux tiers de l’excès national de mortalité : Auvergne-Rhône-Alpes (+ 473 décès), Nouvelle-Aquitaine (+ 436 décès), Occitanie (+ 509 décès) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 316 décès). Il s’agit des  régions les plus touchées par les canicules, de manière plus intense dans le Sud-Ouest et de manière répétée et durable dans le Sud-Est", selon SPF.

 

Décès dus à la Covid-19

Sur les 10 420 morts supplémentaires, Santé publique France a recensé 5 735 décès dus à la Covid-19. Le responsable de l’unité qualité des milieux de vie et du travail et santé des populations à SPF, a apporté plus de précision lors d’un point-presse. "Ces décès ne peuvent pas être soustraits de la surmortalité observée pendant les canicules". En effet, le coronavirus a pu augmenter la vulnérabilité à la canicule pour certaines personnes, et en revanche, l’exposition à la chaleur a pu aggraver l’état de certains malades atteints par la Covid-19.

 

Un risque important pour la santé des plus âgées

Avec 2 272 décès en excès, les plus de 75 ans sont les plus touchés par les épisodes caniculaires, soit un excédent de + 20,2%. Néanmoins la température constitue un risque important pour la santé de l’ensemble de la population.

L’organisme sanitaire a ainsi recensé plus de 20 000 recours aux soins pendant la période de surveillance pour hyperthermie, déshydratation et hyponatrémie.

 

L’été 2022 ce n’est que le début du réchauffement climatique

Premier été où les français ont pris conscience des conséquences du réchauffement climatique (incendies, canicule, sécheresse), il est malheureusement un été précurseur. La situation va empirer, et ce n’est pas l’échec de la COP27 qui va améliorer les choses.

Plus que jamais il faut s’adapter en limitant les îlots de chaleur (arrêt de la minéralisation des villes et de l’artificialisation des sols), gestion de l’eau un bien commun pour tous, adaptation des mobilités…

Chaque citoyen mais aussi chaque élu est capable d’agir au jour le jour en prenant en compte le dérèglement climatique dans ses actions quotidiennes. Arrêtons l’implantation de surfaces commerciales qui se concurrence entre elles (comme un LIDL près d’un ALDI), cessons de créer des parkings (en plus sans ombrières) alors qu’il y a des places disponibles à quelques mètres.

Et abandonnons les projets qui ne font qu’aggraver la situation, comme en Eure-et-Loir l’A154.