Le niveau des nappes phréatiques était déjà jugé insuffisant en début d'année, il n'a pas plu depuis le 21 janvier, selon Météo France (On parle de jour sans pluie quand le cumul des précipitations agrégé est inférieur à 1 mm ). Le pire pour cet été n'est pas sûr, néanmoins il faudrait danticiper une nouvelle sécheresse potentielle après celle de 2022.

Après un mois sans pluie en France, l'annonce du retour des précipitations à partir de mercredi 22 février 2023 redonne un peu d'espoir. Il faudra toutefois que ces pluies soient assez importantes pour être efficaces et alimenter les nappes, qui elles-mêmes soutiendront les rivières.

Le mois de février devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de l'ordre de 50 %, estime Météo France. Or le dernier bulletin du BRGM, publié mi-janvier, alertait déjà sur la situation des nappes phréatiques dans l'Hexagone, très basses dans de nombreuses régions, comme le Centre Ouest (Maine, Poitou, Vendée, Périgord) et l'est de la Côte d'Azur (Var et Alpes-Maritimes).


Le pire n'est pas sûr. Même si à compter de mi-mars, la pluie recharge moins les nappes (car elle est d'abord absorbée par la végétation), on a déjà vu des hivers secs suivis d'étés corrects grâce à de fortes pluies en juin, comme en 2016. Et à l'inverse, l'hiver 2018, très pluvieux, a été suivi d'une sécheresse au cours de l'été en raison de plusieurs semaines de canicule. Le facteur crucial est celui de la température : c'est l'excès de jours très chauds qui provoque une évaporation massive et qui génère les catastrophes .


La situation n'est pas homogène sur l'ensemble du territoire. Le 17 février, la préfecture du Var a déjà placé l'essentiel du département en vigilance sécheresse et même deux communes (Riboux et Saint-Zacharie) en alerte renforcée (entraînant par exemple l'interdiction de remplir sa piscine ou de laver sa voiture). Les Pyrénées-Orientales font aussi face à une situation préoccupante. Un incendie a même ravagé au début du mois 60 hectares de végétation au nord de Perpignan.


En Eure et Loir, comme dans la région Centre – Val de Loire "Malgré des pluies conformes et des sols proches de la saturation ou saturés sur l'essentiel de la région, la situation des nappes de la région Centre-Val de Loire ne s'est guère améliorée en janvier", note la Dréal. "Au bilan, 92 % des stations sont sous les moyennes du mois et une large majorité d’entre elles (64 %) accuse toujours des niveaux en deçà de la quinquennale sèche de saison...  À ce jour, les réserves souterraines ne permettent pas d’envisager d’aborder le printemps sereinement."


Les agriculteurs tendent le dos, sans paniquer pour l'instant, globalement, les céréales plantées à l'automne, comme le blé et l'orge, se développent dans de bonnes conditions. Par contre pour le maïs et le tournesol, qui se sèment fin mars début avril, rien n’est sûr (d’autant plus que le mais nécessite beaucoup d’eau).


Il faut noter que le débat de cet automne sur les bassines est tombé … à l’eau. Il sera impossible de les remplir notamment dans en Charente-Maritime haut lieu de cette politique stupide.


Sécheresse hivernale, température douce, été caniculaire et sec, manque d’eau tous les signaux passent au rouge : le dérèglement climatique, conséquence de l’activité humaine, est là pour longtemps (au moins plusieurs générations). Il serait temps de l’affronter et de mettre en œuvre des politiques responsables plutôt que de continuer la fuite en avant.