La préfecture a présenté, lundi 20 janvier 2025, son plan d’action, tiré des enseignements de la catastrophe qui avait touché l’Eure-et-Loir du 9 au 11 octobre 2024 et des inondations récurrentes depuis.
Les six thématiques mises en avant : l’alerte et la gestion de crise, l’entretien des cours d’eau, la gestion des ouvrages hydrauliques, la connaissance et la surveillance, le ruissellement et la prévention sont évidemment nécessaires.
La priorité est mise sur l’entretien des cours d’eau, c'est oublié un peu vite que les rives sont en général privées et que de nombreux particuliers ne font pas l’entretien et/ou ne savent pas comment faire. Et que si l'entretien est fait d’abord en amont, c’est l’aval qui a une sur-inondation ! Qui va gérer cette planification qui se doit d’être à l’échelle du cours d’eau, donc inter départementale et régionale (cas de la Drouette en commun avec les Yvelines) ?
Toutes ces actions sont utiles mais ne règlent en aucun cas le problème de fond : avec le dérèglement climatique les inondations seront plus fortes et plus nombreuses. Il faut donc agir avec détermination pour que l’eau s’infiltre pour retarder son arrivée dans les rivières.
Les services de la préfecture ont été formés aux bonnes pratiques pour la Gestion des Milieux Aquatiques et de la Prévention des Inondations (GEMAPI). La résilience aux inondations passe par l’aménagement du territoire et des actions sur l’urbanisation, l’artificialisation et l’imperméabilisation des sols, complétées pour le ruissellement par la plantation de haies et de bocages pour absorber et retenir l’eau. Toutes ces actions prioritaires ne figurent pas dans le plan d’actions !
La révision des SCOT et PLUi, prenant en compte le risque inondation, via la limitation de l'artificialisation des sols est un impératif. Qu’attend la préfecture pour les lancer ?
En Eure et Loir les services de l’État soutiennent l’artificialisation des sols (cf. A154 plusieurs centaines d’hectares perdues ; la construction de sites logistiques comme pour Amazon ...) au détriment de la protection des Euréliens. Malheureusement ce plan d'actions, sans ambitions, ne résoudra pas le problème ni ne l'atténuera : c’est un emplâtre sur une jambe de bois.