Toujours en circulation, les véhicules diesel truqués par les constructeurs automobiles pour valider les tests antipollution ont fait 16 000 morts en France depuis 2009, selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur. Logiquement LR, RN, LFI et une partie de Renaissance ont supprimé les ZFE pour qu’il y est encore plus de décès

Le scandale du Dieselgate

En 2015, des investigations menées par l’International Council on Clean Transportation (ICCT) et l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) ont révélé que le constructeur automobile allemand Volkswagen, premier constructeur européen, utilisait des logiciels de trucage pour permettre à ses véhicules diesel de valider les tests officiels antipollution en laboratoire.

Mais la pratique se révélera finalement présente chez de nombreux constructeurs, à l’instar de Renault et du groupe Peugeot (devenu Stellantis).

Pour les industriels, l’objectif était de contourner les normes d’émissions Euro 5 et Euro 6 introduites dès 2009 en Europe, et qui réduisaient les seuils d’émissions de particules fines, notamment d’oxydes d’azote, pour les véhicules. Des particules nocives pour la santé.

La justice allemande a condamné lundi 26 mai 2025 quatre anciens dirigeants du constructeur automobile Volkswagen à des peines allant jusqu’à quatre années et demie de prison pour ce scandale. En France, la justice continue de dormir sur ce dossier.

Des conséquences terrifiantes

Dix ans après le « Dieselgate », le Centre de recherche sur l’énergie de l’air pur (Crea), un centre de chercheurs indépendants fondé à Helsinki (Finlande) chiffre les conséquences de cette supercherie.

Les émissions excédentaires engendrées par ces millions de véhicules non conformes à la réglementation – émettant plus de 2,1 fois la limite légale –, ont provoqué le décès prématuré de 124 000 personnes dans l’Union européenne et au Royaume-Uni entre 2009 et 2024. En France, sur la même période, 16 000 personnes sont décédées prématurément.

Sans mesures prises pour sortir de la circulation ces véhicules non réglementaires ou corriger leurs émissions, le Crea anticipe le décès de 8 000 personnes supplémentaires d’ici à 2040 en France et près de 81 000 à l’échelle de l’Union européenne et du Royaume-Uni.Le plus alarmant, peut-être, est de rappeler que ces chiffres du Crea sont fondés uniquement sur les émissions excédentaires de ces véhicules – celles liées au trucage par les constructeurs –, et non à « l’intégralité des émissions émises » par ces voitures diesel.

Dans ce cas, le rapport prévoit que « le poids des émissions réelles totales de ces véhicules dans l’UE et au Royaume-Uni entre 2009 et 2040 dépassera 300 000 décès prématurés et près de 2 000 milliards d’euros de coûts économiques ».

Un coût financier colossal

Maladies chroniques, absences au travail, décès… Les conséquences des émissions liées à ces véhicules diesel sont sanitaires, mais aussi financières. D’après le rapport, elles auraient déjà eu 760 milliards d’euros d’impacts économiques entre 2009 et 2024 pour l’UE et le Royaume-Uni.

Rien qu’en France, le Crea évalue le coût économique du « Dieselgate » à 101 milliards d’euros pour le pays sur la même période. « Si rien n’est fait, les projections font état de 45 milliards d’euros de pertes économiques [supplémentaires] entre 2025 et 2040 », préviennent les chercheurs.

Une situation particulièrement préoccupante que les États européens et le Royaume-Uni ne peuvent plus ignorer alors que « la pollution atmosphérique est reconnue en tant que problème environnemental et sanitaire critique par les scientifiques ». C’est donc le moment que les députés

LR, RN, LFI et une partie des macronistes ont choisi pour accélérer la pollution de l’air en supprimant les ZFE

La suppression des ZFE

Dans le cadre de l’examen du projet de loi de “simplification”, les députés ont approuvé mercredi 28 mai 202, la suppression des ZFE (Zones à Faibles Émissions), ces zones qui excluaient de la circulation les véhicules les plus polluants. Une quarantaine d’agglomérations sont concernées.

Créées en 2019, étendues en 2021, ces zones avaient pour but d’améliorer la qualité de l’air et de limiter les émissions de particules fines, responsables de maladies respiratoires et de 40.000 décès par an, selon Santé Publique France, en excluant certains véhicules en fonction des vignettes Crit'Air. Une quarantaine d’agglomérations étaient concernées, mais leur mise en place et les critères d’application variaient selon les territoires. Les résultats très positifs en matière de réduction des particules fines ont été mesurés dans ces zones.

Le sujet était « instrumentalisé » par l’extrême droite et l’extrême gauche, avec la mise en avant des difficultés pour les personnes les plus pauvres, alors qu’ils en sont les principales victimes (en Île-de-France le taux de pollution le plus élevé est autour du périphérique et dans le 93). Les LR se réjouissent aussi, les Hummer et autres 4x4 bien polluants vont pouvoir continuer à envahir les centres-villes (pour se garer où ?)

Les solutions existent pour faciliter la reconversion du parc automobile, comme le rétablissement des aides à la reconversion des véhicules, ciblés sur les ménages en difficulté, ou priorisant les habitants des zones non desservis, ou mal desservis, par les transports collectifs. Mais nos députés se moquent éperdument des Français et de leurs problèmes, dans leur incompétence seule la démagogie est leur boussole.