L’Eure-et-Loir hostile aux Énergies Renouvelables ?
La préfecture a dévoilé, vendredi 4 février 2022, le zonage concernant l’implantation possible ou non des éoliennes dans le département. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est hostile aux ENR et à l'éolien en particulier.
La souveraineté énergétique de la France en danger
La souveraineté énergétique de la France a été mise à mal par l’arrêt de production de plusieurs réacteurs nucléaires, entraînant un achat massif d’électricité à l’Allemagne qui, grâce à ses éoliennes (40 % de sa production électrique), a pu suppléer aux défaillances françaises.
Mais l’Allemagne pourrait avoir besoin de cette énergie pour ses propres besoins, notamment si la Russie ne lui fournit pas assez de gaz. Faute de capacités suffisante en ENR, notamment à cause du blocage de projets d’éoliennes, le délestage et les coupures d’électricité seront la norme. C’est la conséquence de la procrastination des autorités publiques face à l’Urgence Climatique.
Dans ce contexte, la préfecture a dévoilé, vendredi 4 février 2022, le zonage concernant l’implantation possible ou non des éoliennes dans le département.
Un territoire très restreint pour les éoliennes
Tout le territoire est divisé en zones : pas d’implantation d’éolien, à éviter, des zones qui doivent faire l’objet d’une vigilance et des zones où l’installation d’éoliennes aurait un moindre impact. De plus, le Parc National du Perche, ainsi qu’un rayon allant de 20 à 30 kilomètres autour de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, et les abords des servitudes patrimoniales seront évités.
L’implantation des éoliennes sera exclue à 500 mètres des habitations, en zone de « vigilance » de 500 mètres à 1 kilomètre et « à moindre impact » à plus d’1 kilomètre des logements.
Bref, ce zonage offre le moins de place possible aux éoliennes.
Un comité verrouillé par les opposants aux éoliennes
Pour mieux verrouiller sa politique anti-ENR, la préfecture a annoncé la création d’un comité départemental des énergies renouvelables qui se déclinera à l’échelle locale, avec des plus petits comités. Et qui sera obligatoire pour tout projet d’ENR.
Véritable comité Théodule avec quatre collèges (les élus d’Eure-et-Loir et de la Région Centre-Val de Loire, avec des représentants des maires, des conseils départemental et régional, et des EPCI, des professionnels et chambres consulaires, des services de l’Etat, et des associations ), il fait la part belle à ceux qui s’opposent à la transition énergétique. Trois « personnalités qualifiées » entreront également dans ce comité, dont Stéphane Bern, ennemi juré des éoliennes.
Un coup porté à la transition énergétique, à la lutte contre l’Urgence Climatique et à notre souveraineté
Les ENR sont les seules à même, pour les 20 prochaines années, à couvrir les besoins énergétiques de notre département et de notre pays. Accompagnées de politiques de réduction de la consommation (habitat, isolation…) et d’optimisation des déplacements (des trains pas de nouvelles autoroutes), elles sont indispensables pour assurer l’autonomie énergétique française, notre souveraineté énergétique et, au final, éviter les coupures d’électricité.
Éoliennes, photovoltaïques, micro-hydraulique, biomasse, filière bois…, le choix est vaste et permet de couvrir tous les besoins en les mariant sans exclure une solution. Encore faut-il avoir la volonté de les développer. Ce n’est pas le cas en Eure-et-Loir malgré des projets portés par des associations et des collectivités locales qui s’impliquent dans la transition énergétique.