Les opposants à l’A69 Toulouse-Castres ont manifesté dans le calme à Saïx (Tarn), samedi 22 avril 2023, sur une partie du futur tracé de cette autoroute. Plus de 8 000 personnes ont participé à la marche d’après les organisateurs (4 500 selon la préfecture). Une bonne leçon pour préparer la lutte contre l'A154 dans l'Eure-et-Loir.
Les manifestants ont défilé à travers champs et chemins sans incident, dans une ambiance festive, jusqu’à une portion de route nationale à travers laquelle un mur de parpaings a été dressé, barré du slogan : « L’A69 ne passera pas. »
Cette marche était précédée d’un week-end d'animation, dont des concerts et une course de « bolides » (des caisses à savon) allant « le plus lentement possible ».
A la différence de la mobilisation du 25 mars 2023 à Sainte Soline, la marche contre le projet d’autoroute était autorisée, donc il n'y a pas eu d'incident.
Un projet « d’un autre temps »
Les représentants des organisateurs, dont le collectif local La Voie est libre, Extinction Rebellion, la Confédération paysanne et Les Soulèvements de la Terre (SLT), ont demandé « l’arrêt immédiat » du chantier. Ils ont rappelé leur proposition d’aménagement de la nationale existante et dénoncé la perte de terres agricoles ou de biodiversité qu’entraînerait la construction de cette portion d’autoroute de 53 kilomètres. Ils ont également déploré le prix du trajet Toulouse-Castres, qui pourrait atteindre les 17 euros aller-retour, « une injustice sociale organisée ». Tout cela est similaire au projet A154.
C’est un projet d’un autre temps, des années 1980-1990 qui comme les projet de l'A154 ne prend pas en compte le dérèglement et l'urgence climatique et les évolutions de notre société.
Des élus locaux opposés au projet ont dénoncé ce projet. « Ce projet est devenu emblématique de la lutte climatique » selon Sabine Mousson, maire de Teulat, commune tarnaise qui serait, a-t-elle précisé, « coupée en deux » par la future autoroute. Les élus protestent contre la disparition de terres agricoles, plusieurs centaines d'agriculteurs sont concernés (à noter que comme d'habitude la FNSEA regarde ailleurs pendant que l'on détruit l'agriculture paysanne).
Chiffres clés
* 53 km : L’autoroute qui doit relier d’ici 2025 la rocade de Castres à Verfeil, à l’est de Toulouse, devrait s’étendre sur 53 km, sur 2 x 2 voies, dont 44 km de tracé neuf et 9 km de sections réaménagées. L’infrastructure devrait suivre globalement le trajet de l’actuelle RN126.
* 20 communes traversées : L’autoroute devrait traverser une vingtaine de communes située entre le Tarn et la Haute-Garonne. Parmi elles, on compte Algans, Appelle, Bannières, Cambon-lès-Lavaur, Cambounet-sur-le-Sor, Castres, Cuq-Toulza, Francarville, Lacroisille, Maurens-Scopont, Montcabrier, Puylaurens, Saint-Germain-des-Prés, Saix, Soual, Teulat, Vendine, Verfeil Villeneuve-lès-Lavaur et Viviers-lès-Montagnes.
* 450 millions d’euros : Le coût total du projet est chiffré autour de 450 millions d’euros, dont 23 millions pour les collectivités locales. La part des subventions publiques (région Occitanie, départements du Tarn et de Haute-Garonne…) a été revue à la baisse avec la participation plus importante des banques dans le financement du projet (à hauteur de 60 %).
* Plus de 300 ha agricoles détruits !