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Une mission d’information et d’évaluation (MIE) des élus parisiens vient de rendre 85 préconisations pour adapter la ville aux canicules qui vont se multiplier, avec notamment la création d’un Plan Grand chaud, sur le modèle du Plan Grand Froid. « Cuire, fuir ou agir », entre les trois options qui s’offrent à la capitale face à la multiplication des canicules, les élus parisiens ont choisi la troisième.

Une mission d’information et d’évaluation a étudié pendant six mois 85 préconisations pour adapter Paris au changement climatique et notamment à des températures très élevées.

Parmi ces préconisations, on trouve l’élaboration d’un plan Grand chaud, qui devrait être mis en place d’ici quelques mois, ou des mesures de plus long terme comme l’instauration d’une « clause ICU » dans la construction, pour « Îlot de chaleur urbain », du nom de ces microclimats artificiels provoqués par la ville, qui favoriserait la végétalisation en pleine terre ou l’isolation du bâti pour les projets financés par la Ville.

50 degrés en 2050

Les climatologues le disent : à l’horizon 2050, la capitale pourrait connaître des températures frôlant les 50 degrés. Ce n'est pas un scénario impossible : , un village du Canada, situé à la même latitude que Paris, a connu une température de 49,5 degrés en 2021. Vingt-quatre heures plus tard, le village était détruit par les incendies provoqués par cette canicule hors norme. F

Un plan « Grand Chaud »

Le rapport sur lequel ont travaillé des élus de tous bords formule 85 propositions, avec des mesures pour planifier sur le long terme, mais aussi des actions concrètes à effet immédiat pour faire face aux canicules de plus en plus nombreuses l’été à Paris. Car il y a une forme d’urgence, la ville connaissant déjà, par endroits, des températures difficilement soutenables pour le corps, par exemple l’été dernier, il y avait 36 degrés dans une classe dans le 13e à Paris.

De ces discussions ont émergé les prémices d’un plan « Grand chaud », sur le modèle du plan « Grand froid », sachant que les personnes sans domicile meurent tout autant l’été que l’hiver. Ce plan préconise d’organiser l’accès à des espaces refuges l’été pour les sans-abri, mais aussi pour toutes les personnes dont le logement devient inhabitable en période de canicule, parce qu’ils habitent sous les toits par exemple. La mission recommande aussi d’établir une « carte des lieux rafraîchis » et de la diffuser à la population, tout en élargissant les horaires d’ouverture de ces lieux.

Les acteurs privés pourraient également être sollicités (magasins par exemple).

Miser sur les solutions simples

Outre ce Plan Grand Chaud, la ville pourrait rapidement encourager des mesures simples et peu coûteuses pour réduire la température dans les bâtiments, comme l’installation de volets extérieurs ou la plantation de plantes grimpantes sur les bâtiments :  Les bons vieux volets, un coup de peinture blanche, des pergolas… Ce ne sont pas des mesures high-tech mais efficace.


Une attention toute particulière a été apportée aux travailleurs qui sont dehors l’été, notamment celles et ceux qui sont employés par la mairie, la ville propose de s’assurer de la mise à jour régulière du plan canicule.

Protéger les arbres, végétaliser, débitumer

Outre ces mesures d’urgence le rapport insiste pour que la ville anticipe dès maintenant les actions qui mettront plus longtemps à éclore, et que soient préservés les acquis. Il préconise ainsi de renforcer la protection des arbres parisiens inscrits à l’inventaire des arbres remarquables, « en prohibant notamment leur abattage, sauf motifs sanitaires et de sécurité ». « Les arbres anciens font plus d’ombre et amènent plus de fraîcheur » commente Véronique Baldini, du groupe Changer Paris (LR), qui porte avec constance depuis plusieurs années le sujet des arbres à Paris (si elle pouvait passer un coup de fil à ses collègues de Chartres...).

Pour faire face aux températures dignes d’une fournaise, la ville devra se végétaliser davantage, fait valoir le rapport, qui préconise de débitumer les cours d’école et de créer « une placette oasis par quartier ». «L’idée c’est de réouvrir beaucoup de fontaines, de mettre des ombrières en suivant le modèle des places à Madrid ou Séville. Et il faut une accélération du ‘’Paris végétal’’ contre le ‘’Paris radiateur’’, c’est ce qui rafraîchira la ville , commente Maud Lelièvre, du groupe Modem, Démocrates et Ecologistes et rapporteuse de la MIE.

Révolution haussmannienne à l’envers

Il faudra aussi une véritable  révolution haussmannienne à l’envers, en favorisant la rénovation énergétique des bâtiments à grande échelle et en utilisant la commande publique pour imposer au secteur du bâtiment sur tous les projets financés par la Ville une « clause ICU », pour « Ilot de chaleur urbain », du nom de ces microclimats artificiels provoqués par la ville. Cette clause instaurerait un seuil d’albédo maximal obligatoire (le pouvoir réfléchissant d’une surface), en « favorisant par exemple la végétalisation en pleine terre » et en imposant « l’isolation du bâti ». Dans l’optique de cette préparation de l’avenir, la MIE préconise également d’inciter à la mise en place d’une hauteur sous plafond minimum de 2m70 et à la création de logements traversants « dans toute nouvelle construction ».

 

Le réchauffement climatique et les températures extrêmes c'est aussi en Eure et Loir. Que font les villes pour s'y préparer en commençant par Chartres ou Dreux ? Elles attendent la catastrophe ? Les petites communes ne seront pas épargnés. Quand il fera 50 degrés ça sera pour tout le monde. Agissons avant qu'il soit trop tard.