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Le soulèvement de la Terre et les écologistes avaient raison, la justice annule des projets de "méga bassines". Ces projets attaqués par des associations de défense de l'environnement visaient à créer des réserves d'une capacité totale d'environ trois millions de mètres cubes.

Deux projets de retenues d'eau destinées à l'irrigation agricole en Poitou-Charentes, surnommées "méga-bassines" ont été annulés mardi 3 octobre par la justice administrative, qui a pointé leur inadaptation aux effets du changement climatique. Ces projets visaient à créer et exploiter 15 réserves dites "de substitution", d'une capacité totale d'environ trois millions de mètres cubes.

Le litige portait sur neuf retenues prévues sur les bassins de l'Aume et de la Couture dans les départements de la Charente, Charente-Maritime et des Deux-Sèvres ; et six autres dans le sous-bassin de la Pallu (Vienne). Des associations locales de défense de l'environnement avaient saisi le tribunal administratif de Poitiers pour faire annuler les arrêtés préfectoraux ayant autorisé, en 2021, ces projets portés par des collectifs d'agriculteurs irrigants. Le principe de ces retenues consiste à prélever de l'eau dans les nappes superficielles en hiver, pour la mettre à disposition d'agriculteurs irrigants en été quand la pluie se fait rare.

Le lobby agricole n’a toujours rien compris au réchauffement climatique

Créées par des exploitants pour stocker les besoins essentiels, selon eux, à l'agriculture et à l'élevage, ces retenues artificielles, qui se multiplient en France alors que le pays connaît des épisodes de sécheresse aggravés par le réchauffement climatique, fonctionnent grâce au prélèvement de l'eau dans les nappes phréatiques en hiver de novembre à mars – afin de diminuer les prélèvements dans cette même nappe durant les fortes chaleurs – pour la mettre à disposition d'agriculteurs irrigants en été, lorsque la ressource manque.

Bien sûr cela suppose des hivers bien pluvieux pour recharger les nappes. Or la sécheresse accompagne, le réchauffement climatique. Les bassines ne sont donc pas une solution, sauf à pomper les nappes au détriment des autres usagers, c’est-à-dire plus de 95 % des populations concernées.

"Inexactitudes" dans l'étude d'impact environnemental

Une première décision épingle des "inexactitudes, omissions et insuffisances" dans l'étude d'impact environnemental des neuf bassines programmées dans le bassin Aume-Couture. Ces dernières ont eu "pour effet de nuire à l'information complète de la population". Le tribunal considère par ailleurs que "le projet n'est pas associé à de réelles mesures d'économie d'eau et ne tient pas compte des effets prévisibles du changement climatique".

Dans la Vienne, les juges pointent un "sur-dimensionnement du projet" en termes de volumes d'eau à prélever pour remplir les réserves, au regard de ce que le milieu hydrologique local "est capable de fournir dans des conditions écologiques satisfaisantes" et compte tenu des "effets prévisibles du changement climatique".

 

Sainte Soline a marqué un tournant dans la prise de conscience de l’inutilité des bassines. Quel dommage qu’il est fallu des actes de violence pour que le bon sens l’emporte : il faut cesser de subventionner des projets inutiles et transformer notre modèle agricole, n’en déplaise aux climato-cyniques de la FNSEA et de ses alliés politiques.