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La directive qui fixe les règles en matière de dimensions et de poids du transport routier doit être soumise au vote la semaine prochaine, au Parlement européen, alors que des députés européens, membre de la commission Transports et tourisme, ont voté pour une révision de la réglementation sur les poids et les dimensions du transport routier, le 14 février dernier.
Alors que jusqu'à aujourd'hui, le poids des camions était limité à 44 tonnes, ces députés ont appelé à autoriser les méga-camions de 60 tonnes.

Quelques pays européens  autorisent déjà leur circulation, comme la Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark, en Suède ou en Finlande. Plus lourds, et plus longs :  jusqu'à 60 tonnes et 25 mètres, l'équivalent à celui de trois semi-remorques. La directive en question propose d'augmenter les limites actuelles, en permettant le passage pour les flux transfrontaliers des camions de 40 à 44 t (encore plus de dégâts pour nos routes).   Néanmoins la révision du règlement européen sur les poids et dimensions des poids lourds n'obligera pas les pays membres de l'Union à autoriser ces méga-camions. En France, ils sont interdits et aucune phase de test n'est encore envisagée.      

Ce type de camion, promet d'être plus économique et plus écologique que les anciens camions en permettant de diminuer a consommation de 20%. Mais à quel prix et avec quels dangers sur les routes.

L'Alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur), s'oppose  à l'autorisation de ce type de camions : "...compromet fortement le développement du fret ferroviaire et du transport combiné rail-route, le plus vertueux, salué et encouragé par la France et la Commission européenne... Elle appelle les parlementaires européens à rejeter la généralisation des ensembles routiers 44 t et à s'opposer au projet d'autorisation des méga-camions." Elle demande également au gouvernement français de protéger ses citoyens en s'opposant à ces camions en trafic transfrontalier

Le fret ferroviaire est effectivement le moyen de transport de marchandises le plus respectueux de l'environnement. Il est néanmoins plus cher et encore peu développé, malgré les déclarations publiques en ce sens.

Il s'agit essentiellement d'un problème de concurrence intermodale : même si la protection de l'environnement incite à mettre plus de fret dans les trains et moins sur les routes, l'équilibre ne va pas dans ce sens : le transport de fret routier est moins cher, plus pratique et surtout présente plus de garanties sur l'arrivée en temps et en heure des marchandises à destination.

En dépit des déclarations politiques, le fret ferroviaire pâtit d'un manque d'investissements sur les infrastructures, que dénoncent les professionnels engagés dans cette voie. La concurrence entre route et rail est réelle, et la protection de l'environnement devrait inciter les institutions à déployer le fret ferroviaire.

Avec cette nouvelle directive, les entreprises pourraient alors être d'autant plus incitées à se tourner vers le fret routier, au détriment donc du train. On comprend mieux pourquoi le lobby routier et ses relais euréliens souhaitent la construction de l'A154 destinée à desservir les méga ports d'Anvers et Rotterdam, une autoroute idéale pour les méga-camions. !