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2016 déjà !
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Les vergers d'Epernon
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Adaptation et/ou atténuation

édito du 27 novembre 2022

La question de l’adaptation à la hausse des températures est cruciale. Mais s’adapter impose de changer de point de vue. Et ce n’est pas simple… Peut-on s’adapter ? Faut-il l’atténuer et est-ce possible ?

 

La question de la hausse des températures liée au dérèglement climatique est cruciale. Et surtout inévitable. Certains estiment que l’atténuation, qui regroupe les actions visant à atténuer l’ampleur du réchauffement mondial d’origine humaine par la réduction des émissions de gaz à effet de serre est possible. Un nouvel avatar du productivisme responsable du dérèglement climatique ? Une chimère pour éviter d’agir ici et maintenant ?

 

En fait l’adaptation est l’action principale face à l'inéluctabilité du dérèglement climatique. Mais il ne faut pas négliger l’atténuation. Prenons l’exemple de l’artificialisation des sols.

 

L’artificialisation des sols est la conséquence directe de l’extension urbaine et de la construction de nouveaux habitats en périphérie des villes et/ou de zones industrielles (notamment logistique en Eure-et-Loir). Cette bétonisation est aujourd’hui l’une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. En France, entre 20 000 et 30 000 hectares sont artificialisés chaque année aussi dans le cadre du Plan Biodiversité, le gouvernement a instauré l’objectif « zéro artificialisation » (loi ELAN) avec un objectif intermédiaire est de réduire de moitié le rythme de la bétonisation entre 2021 et 2031.

 

Cet objectif est raisonnable et même relativement conservateur. Pourtant de nombreux maires et intercommunalité s’élèvent contre lui, estimant que c’est impossible au nom d’arguments plus ou moins spécieux mis qui tous recouvrent une incapacité au changement même quand c’est pour le bien de leurs administrés.

 

Pourtant, il suffit de changer de point de vue pour trouver des solutions. Plutôt que de bétonner un champ pour construire un nouveau bâtiment, le réflexe doit désormais être de chercher dans l’espace urbain des espaces bétonnés ou des bâtiments anciens qui peuvent être transformés et adaptés, notamment les friches industrielles et urbaines (nombreuses en Eure-et-Loir). Plutôt que de raser un jardin pour construire un parking ou couper des marronniers centenaires pour faire place à un immeuble il faut imaginer d’autres solutions. Changer de point de vue, c’est ça qui est compliqué pour une génération responsable du dérèglement climatique mais qui ne veut pas le voir et qui au fond d’elle-même a honte du monde qu’elle lègue à ses enfants.

 

L’adaptation demande de se projeter sur le très long terme. Or, notre société occidentale le fait mal, et encore moins le monde politique obsédé par la prochaine élection. C’est pourtant nécessaire et même vital car il y a urgence climatique : pendant que l’on tergiverse le réchauffement continu.

 

Les solutions techniques existent. La question est de savoir comment faire pour entraîner la société dans cette démarche. C’est un changement culturel et c’est le plus dur à faire. La profession la plus touchée par le changement climatique, est la profession agricole, malheureusement la plus difficile à faire bouger : on leur demande de travailler différemment, de revenir sur des investissements, de sortir d’un paradigme qu’on leur a imposé pendant des années. L’accompagnement technique, financier et moral nécessite du temps. Mais il faut le faire.

 

De même désartificialiser les villes c'est mettre en place des ilots d'atténuation lors des canicules, et d'absorption des eaux lors des précipitations extrêmes. Pas compliquer à faire, il suffit d'en avoir la volonté.