Dérèglement climatique : un été de répit en Eure et Loir ?
édito du 1 août 2023
Pluies en juillet, températures fraîches, l’Eure et Loir a connu un mois de juillet qui rappelle les mois d’antan et pourrait faire oublier le dérèglement climatique. Un répit qui encourage le déni.
Pourtant malgré la fraîcheur qui s’annonce, la sécheresse continue de s’étendre...
Ces dernières semaines, les températures ont été «très proches de la normale, voire localement légèrement fraîches» en Bretagne, dans les Hauts-de-France, en Champagne ou en Eure et Loir, mais elles ont été caniculaires dans les régions méditerranéennes. Un dôme de chaleur, dont l’intensité a été renforcée par le réchauffement climatique, s’est abattu sur l’Europe du Sud. La Corse a ainsi traversé sa deuxième plus longue vague de chaleur depuis 1947 du 8 au 24 juillet. L’île a connu un de ses mois de juillet les plus chauds avec juillet 2022 et 2015, avec une température moyenne de 24,9 degrés.
Le monde brûle et nous regardons toujours ailleurs
Grèce, Algérie, Tunisie, Chine, Inde, USA l’été a été bouillant dans de nombreuses parties du monde et même en feu. Il n’y a pas de répit pour le dérèglement climatique, et il n’y en aura pas tant que les politiques et les citoyens, ne changeront pas drastiquement leurs mauvaises habitudes et n’adapteront pas nos sociétés pour limiter les conséquences climatiques des activités humaines.
Sortir de l’ère du pétrole est la priorité absolue : il faut décarboner au plus vite notre économie dans les transports, l’agriculture et les habitations. Il n’y a pas d’autre solution. Regardons les problèmes en face, ne les fuyons pas.
La majorité des départements toujours en alerte sécheresse
En France l’été 2023 est pour l’heure un peu plus clément qu’en 2022, qui fut infernal, avec trois grosses canicules.
Mais la chute des températures de juillet et début août est un trompe-l’œil. Elle n’efface pas la sécheresse en cours. La grande majorité des départements est toujours soumise à des restrictions d’eau et près d’une trentaine est même classée en situation de crise, le niveau maximum d’alerte sécheresse. C’est près de deux fois plus qu’il y a un mois. L’arc méditerranéen est concerné, mais aussi la Nouvelle-Aquitaine et des régions plus septentrionales, telles que l’Ile-de-France, le Pays de la Loire ou le Centre-Val de Loire. «On a en ce moment passé le cap des 100 communes privées d’eau potable sur une partie du pourtour méditerranéen, soit un peu moins de 30 000 habitants quand on les additionne», a déclaré le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
En Eure et Loir les restrictions se sont étendues tout l’été cf. la carte de l’état des nappes mis à jour chaque semaine ICI
Une mauvaise recharge des nappes phréatiques
En cause, des réserves d’eau amoindries dans les rivières et les sous-sols. Début juillet, 68 % des nappes phréatiques françaises présentaient des niveaux sous les normales, selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Et la situation s’est encore dégradée depuis.
Cette situation résulte d’une mauvaise recharge des nappes cet hiver, période à laquelle ces ressources se reconstituent pour le reste de l’année. Après une année 2022 où les stocks ont été très affaiblis à cause des fortes chaleurs et du manque d’eau, l’hiver qui a suivi a été très sec et les ressources sont loin de s’être remplies correctement. Malgré les pluies du printemps, seules les nappes les plus proches de la surface et dites «réactives» ont pu bénéficier d’un apport d’eau. Le reste des précipitations a été capté par la végétation luxuriante en surface ou s’est évaporé sous l’effet de la chaleur.
Que fait-on de notre année de répit ?
L’Eure et Loir ayant la chance de bénéficier d’une année sans canicule, pour l’instant, on pourrait s’attendre que cette année soit mise à profit pour lancer les travaux qui permettront dans les prochaines années de mieux résister au dérèglement climatique et de réorienter en ce sens tous les projets en cours.
A votre avis le fait-on, les responsables sont-ils responsables ?