Réchauffement climatique, patinoire à Dreux pour faire comme les rois du pétrole !

Edito du 31 mai 2024

 

En cette année olympique, passant outre l’hypothèse farfelue d’un dérèglement climatique, à Dreux, « ville royale », le roi et ses ministres, tiendront pour une fois leur promesse. Promesse mégalomane de patinoire, qui durait déjà sous l'Ancien Régime de Sir Gérard Hamel.


Aujourd’hui, à entendre les promoteurs d’hier de cet équipement, il devient de plus en plus dur pour eux, à mesure que le projet avance, de l’ “assumer”. Je parle là bien sûr des putschistes de Dreux au Cœur - anciens de la majorité, passés en opposition mais toujours de la droite car faut pas déconner - mais aussi du Maire et ses adjoints qui en font un simple “héritage” du passé quand bien même l’actuel couronné de notre cité durocasse, Pierre-Frédéric Billet, fut en cette époque le directeur de la SPL (Société Publique Locale) de l’Habitat, puis du cabinet de l’ancien maire , où il œuvrait déjà pleinement pour ce projet irresponsable.

Réjouissons nous, on peut  :

---> Depuis 2005, skier à Dubaï : Au milieu du désert et à plus de 30 degrés la majeure partie de l'année, faire du ski à Dubaï est possible au sein l'un des plus grands centres commerciaux de Dubaï, le Mall of the Emirates, sur la plus grande piste intérieure au monde: 400m de long et 80m de large (cf. photo ci-dessus).

---> En 2029, skier lors des Jeux asiatiques d’hiver en Arabie Saoudite : Avec la construction à Trojena station de ski artificielle qui trônera sur les hauteurs de la ville, située dans un des déserts les plus chauds au monde, qui va organiser les Jeux asiatiques d’hiver 2029.

---> En 2024, à Dreux, inaugurer une patinoire de glace : Alors qu'il en existe des synthétiques - au sein d’une méga « usine à loisir » avec tout le nécessaire en chaînes de fast-food (miam-miam, c'est bon pour la santé).

Concurrence et attractivité

Si concurrencer l’attractivité de Dubaï et de l’Arabie saoudite est un objectif louable pour la principauté drouaise, les finances de la municipalité, loin d’être assises sur des réserves de pétrole et de gaz naturel, ne permettent pas de s’engager, en responsabilité, sur un projet dont le seul coût de fonctionnement pour la collectivité pourrait avoisiner le 1 million € annuel et risque de croître au gré de l’inflation des prix de l’énergie et de la raréfaction de l’eau (il est prévu de fonctionner toute l'année, même en cas de canicule !).

L’investissement, pour sa part, est estimé à 18,5 millions, autant dire que les moyens de la collectivité auraient été mieux employés dans des équipements et services publics répondants à de vrais besoins.

Une gabegie, d’argent public et de ressources, quelque peu indécente lorsque l’on sait les problèmes financiers de la municipalité et les difficultés socio-économiques de ses habitants.

D’ailleurs, de l’ “avis personnel” de l’actuel délégué à la transition écologique, passé adjoint suite à l’exclusion de deux autres - oui, la politique drouaise ne manque pas d’ambiance -, avec cet investissement “[ils] aur[aient] pu réaliser la rénovation énergétique globale de la moitié des groupes scolaires de la ville [et baisser ainsi] les dépenses "contraintes” ”. Comment ne pas lui donner raison ?

Aberration écologique et financière, point d’orgue du projet d’ « usine à loisirs » - Otium, erreur stratégique dont on voit déjà l’impact néfaste sur le tissu économique et commerçant de centre-ville -, cette patinoire est autant le symbole d’une action politique d'un autre temps, dépassée par les enjeux d’aujourd’hui et incapable d'anticiper ceux de demain, que la marque de ces élus plus prompts à céder au marketing d’un promoteur - BDM - passé maître dans l’art de vendre des projets d’aménagement (péri)urbain « clefs en main » - prêts-à-penser ? - pour capitaines sans vision ni boussole, qu’à développer, accompagnés de leurs équipes, une vraie stratégie, harmonieuse, pour leur territoire.


Bien sûr, Dreux est un petit joueur face aux projets cités plus haut au Moyen-Orient, mais l’important est de participer au même esprit de démesure que celui qui guide l’inutile et néfaste projet A120-A154 et d’autres joyeusetés. Il faut en être, de ceux qui auront la plus grosse folie destructive dans la pleine filiation de la vielle droite du 28. Heureusement le roi nous l’assure, il « ne construira pas de pistes de ski à Dreux » comme au , ouf nous voilà rassuré.

Pierre JOUINI

Habitant de Dreux