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Inondations 10 octobre 2024

Cloyes les 3 rivières
Cloyes les 3 rivières
Parc du centre d'Epernon
Parc du centre d'Epernon
Chateaudun
Chateaudun
Mairie de Droue sur Drouette
Merci les secours
Merci les secours
2016 déjà !
2016 déjà !
Les vergers d'Epernon
Les vergers d'Epernon

Les leçons des inondations en Eure et Loir

édito du 1ier novembre 2024

 

L'Eure-et-Loir a connu un mois d'octobre agité avec deux vagues d'inondation. Elles ont brutalement rappelé, à ceux qui l'auraient oublié, la réalité du dérèglement climatique : des événements de plus en plus extrêmes qui deviennent la norme.

Certes, l'Eure-et-Loir a moins souffert que le Sud de la France (ces événements y sont récurrents) et bien moins que l'Espagne où le bilan humain est terrible.

Néanmoins, tous ces épisodes sont similaires : de fortes précipitations brutales, l'eau qui n'est pas absorbée par le sol artificialisé ou des champs qui ne l'absorbent plus, notamment parce que la porosité naturelle a été perturbée par des méthodes agricoles productivistes et que les haies – protections naturelles – ont été rasées. Cette eau arrive rapidement dans les rivières qui gonflent brutalement avec un effet de vague qui emporte tout sur son passage.

Si les précipitations sont brutales, c'est parce que les nuages sont plus chargés en quantité d'eau, donc de pluie. C'est la conséquence du réchauffement de l'atmosphère et des océans : il y a plus d'évaporation, donc des nuages plus chargés et des vents plus violents. La science explique bien le phénomène, les scientifiques ont alerté l'opinion et les politiques, mais rien n'a bougé ou si peu. On paye aujourd'hui les conséquences de l'inactivité climatique.

Mais si on ne peut rien faire pour le passé, on peut agir pour l'avenir en diminuant notre impact climatique et en protégeant les populations. Quel scandale de voir tant de permis de construire accordés dans des zones inondables ou qui le sont devenues, de voir des maisons à peine construites et déjà dévastées !

Au niveau local (communes, intercommunalités, départements), on peut agir :

  • En cessant l'artificialisation des sols (réclamée à corps et à cris par des politiques irresponsables qui veulent renoncer à la loi ZAN, cf notre édito précédent !) en modifiant les documents d'urbanisme (Scot, PLUi) pour y intégrer le dérèglement climatique. Le virage est brutal, mais la protection de nos concitoyens est à ce prix. Pour favoriser cette transition, il faut pouvoir continuer, au cas par cas, à accorder des possibilités de construire en annulant le projet de l'A154 et en répartissant les 300 hectares économisés entre les intercommunalités.
  • En modifiant les pratiques agricoles destructives. Si les champs ont été inondés et laissé stagner l'eau, ceux cultivés en bio l'ont moins été, voire pas du tout : l'eau a profité de la porosité due à un sous-sol aéré, merci les vers de terre. Il faut surtout impérativement replanter des haies avec des arbustes et des arbres qui sont adaptés au changement climatique et stockent l'eau.
  • En entretenant mieux les rivières, les fossés et les ouvrages de stockage de l'eau. Certains syndicats intercommunaux ont failli à cette tâche.
  • En développant une culture du risque pour apprendre les bons gestes et mettre un système d'alerte efficace, peut être aussi en renforçant et entraînant les services de secours (SDIS) à ces interventions spécifiques.
  • En dialoguant avec les collectivités voisines, notamment des Yvelines, dont l’artificialisation des berges de certaines rivières a entraîné d'importants dégâts en Eure et Loir.

 

Au niveau national, il faut aussi :

  • Augmenter le fonds Barnier (qui permet de racheter des maisons pour les détruire et renaturer la parcelle) et l'étendre aux friches industrielles, quitte à exproprier les propriétaires indélicats.
  • Traiter le dossier des assurances qui vont devenir de plus en plus chères mais aussi peut-on laisser des centaines de milliers de propriétaires et de communes (déjà plus de 1 000) sans assurance, car le risque y est trop important ?
  • Accélérer les politiques de décarbonation et de transition écologique
  • Avancer l'application de la loi ZAN de 2050 à 2040.

 

L'héritage de 50 ans de déshérence climatique est là, évitons d'aggraver la situation, assurons au plus vite la transition écologique et agissons rapidement. Nous le pouvons, faisons le avant la prochaine vague de catastrophes climatiques.