Une étude, publiée jeudi 12 janvier 2023, dans la revue Science a révélé qu’au cours des dernières décennies, les scientifiques d’ExxonMobil (Esso est devenu plis tard ExxonMobil en fusionnant avec Mobil) ont fait des projections remarquablement précises de la quantité de combustibles fossiles qui réchaufferaient la planète. Leurs projections étaient aussi précises, et parfois même plus, que celles des modèles universitaires et gouvernementaux indépendants.

Cette nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Université de Harvard et du Potsdam Institute for Climate Impact Research aux USA, montre que pendant des décennies, les scientifiques d’Exxon avaient averti leurs dirigeants d’un changement climatique d’origine humaine “potentiellement catastrophique”.

Esso était à la pointe de la recherche climatique climatique

À la fin des années 1970, les scientifiques d’Esso ont équipé l’un des superpétroliers de l’entreprise (Esso Atlantic de 500 000 tonnes) d’un équipement de pointe pour mesurer le dioxyde de carbone dans l’océan et dans l’air, un des premiers exemples de recherches substantielles menées par le géant pétrolier sur la science du climat. Les résultats concordent avec les prévisions des experts du climat de l’époque et la trajectoire prédite est celle actuelle.

Dans la nouvelle étude ont été analysées les projections de réchauffement climatique faites ou enregistrées par les scientifiques d’Exxon entre 1977 et 2003, à partir des notes de service internes et des articles évalués par des pairs publiés avec des chercheurs universitaires extérieurs. Bien avant le GIEC, les projections de réchauffement climatique d’Exxon ont prédit les augmentations de température ultérieures d’environ 0,2 degrés Celsius de réchauffement climatique par décennie. Les scientifiques de la société ont également

• rejeté la possibilité d’une ère glaciaire à venir, alors même que la société continuait d’y faire référence dans ses communications publiques ;

• prédit avec précision quand le réchauffement climatique causé par l’homme serait détecté pour la première fois ;

• et a estimé la quantité de dioxyde de carbone qui pourrait être ajoutée à l’atmosphère avant que le réchauffement n’atteigne un seuil dangereux, selon l’étude.

Certaines des études d’Exxon ont prédit une augmentation des températures encore plus forte que celle que la planète a connue.

“Nous avons maintenant des preuves irréfutables qu’ExxonMobil a prédit avec précision le réchauffement climatique des années avant qu’il ne se retourne et n’attaque publiquement la science et les scientifiques du climat”... “Nos résultats montrent que le déni public d’ExxonMobil à la science du climat contredit les données de ses propres scientifiques.” a déclaré le Dr Supran.

Selon le Dr Collins, auteur principal d’un chapitre sur les projections climatiques dans un rapport de 2018. par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) les projections d’Esso “étaient très cohérentes dans le temps”... “Ils savaient tout cela. Ils le savent depuis des décennies.”

Ils savaient tout comme leurs collègues des grandes entreprises

Exxon avait donc pris très au sérieux les rapports du Club de Rome (1972) et Meadows (1973), les a vérifié, a conclu à leur pertinence et a choisi de les dénigrer et de les combattre

Ainsi, pendant des années, le géant pétrolier a publiquement mis en doute la science du climat et mis en garde contre tout abandon radical de la combustion de combustibles fossiles, principal moteur du changement climatique. Exxon a impulsé un programme de relations publiques mettant l’accent sur les incertitudes de la recherche scientifique sur le réchauffement climatique. “Nous n’avons pas maintenant une compréhension scientifique suffisante du changement climatique pour faire des prévisions raisonnables et/ou justifier des mesures drastiques » a déclaré Lee Raymond, directeur général de la société en 2000.

Les énergies fossiles, moteur du changement climatique

La combustion du pétrole, du gaz et du charbon augmente la température de la Terre et le niveau de la mer. L’intensification des tempêtes, l’aggravation de la sécheresse et des incendies de forêt plus meurtriers en sont la conséquence directe.

Au delà d’Exxon, d’autres entreprises du secteur comme Total, Shell ou BP étaient au couranr dès la fin des années 70 des conséquences de leur industrie sur la planète. Ils savaient et ,’ont rien fait. Des services publics d’électricité, des constructeurs automobiles ont été critiqués pour avoir minimisé la menace du changement climatique, alors même que leurs propres scientifiques ont mis en garde contre ses dangers. Aux USA les poursuites judiciaires s’accélèrent souvent menées par des villes, des comtés, exigeant des milliards de dollars en dommages climatiques.

Le réchauffement climatique aurait pu être atténué si les bonnes décisions avaient prises dans les années 80 comme le demandaient les écologistes s’appuyant sur les mêmes données scientifiques que les experts des grands groupes. Les dirigeants de ces groupes, soutenus par les politiciens de tout bord, ont bloqué le changement qui aurait pu se faire en douceur, sans conséquence sur l’économie. Par leur faute on est aujourd’hui au pied du mur et le transition sera forcément plus douloureuse, mais on a pas le choix. Ce qui aujourd’hui essayent de la bloquer, voire font semblant de lsa découvrir, sont des ennemis du genre humain et de la planète.