Les catastrophes naturelles liées au changement climatique sont de plus en plus fréquents aux États-Unis comme ailleurs dans le monde.
Capitalisme oblige, de nombreuses compagnies d'assurance américaines réagissent rapidement et ont augmenté leurs tarifs et restreint leur couverture dans les États où les risques climatiques s'accroissent.
Les catastrophes climatiques vont-ils faire basculer les États-Unis dans une nouvelle crise financière ? La litanie de phénomènes naturels liés au changement climatique bouleverse les modes d'assurance habitation dans les zones concernées, rapporte le New York Times mercredi 31 mai 2023.
Le plus gros assureur de Californie, State Farm, ne va plus souscrire d'assurances aux propriétaires dans l'État. Seuls les personnes affiliées avant le 27 mai continueront à bénéficier d'une sécurité. La compagnie a invoqué "l'augmentation rapide de l'exposition aux catastrophes". Ces dernières années, l'État californien a été consumé par de nombreux feux de forêt. Des zones entières ont été évacuées et en 2017, plus de 40 personnes sont décédées dans des incendies, rapportait alors L'Express.
Le prix du risque
Ce n'est pas le seul État à être soumis à des événements climatiques d'une intensité prononcée. À l'été 2022, le Kentucky, situé à l'est des États-Unis, a été touché par des inondations classées parmi les plus graves de son histoire. Si les assureurs n'ont pas délaissé les propriétaires, les prix ont quadruplé, rendant ces derniers de moins en moins solvables.
"Le risque a un prix", a souligné auprès du New York Times Toy Wright, ancien responsable des assurances à l'Agence fédérale de gestion des urgences, aujourd'hui en charge de l'Institut d'assurance pour la sécurité des entreprises et des habitations.
Des coûts en forte hausse
La Floride est en pointe et devient le laboratoire des effets provoqués par le retrait des grandes assurances. Les propriétaires peinent à souscrire à une assurance contre les tempêtes, la plupart des compagnies ne couvrant plus la zone. Ne restent que des petites assurances privées, dont les tarifs demeurent prohibitifs.
Selon les autorités, souscrire à une assurance habitation va nécessiter de s'acquitter de 1 808 dollars, contre 888 dollars aujourd'hui. Le gouvernement tente également de limiter les pertes. En parallèle, il veut contrecarrer les défaillances du marché de l'assurance.
Le risque du dérèglement changement climatique est-il assurable ?
C'est la question de fond pour les assurances. Quand un risque devient certain (par exemple une habitation dans une zone inondable ou en limite de côte) il n'est plus un risque mais une certitude, donc non assurable. Déjà en France les victimes d'inondations ont du mal à s'assurer à un tarif décent.
Dans de plus en plus de zones habitées il va devenir impossible de s'assurer, de même pour les professions impactées comme l'agriculture. La collectivité doit-elle prendre en charge le risque de ces zones alors que le dérèglement climatique était prévu et connu depuis plus de 50 ans ? La question est posée.