Une étude publiée dans Earth’s Future estime que 48 % de la surface terrestre va changer de zone climatique d’ici 2100

Un scénario catastrophe qui ee concrétisera si les émissions de gaz à effet de serre continuent au rythme actuel

Les écosystèmes, les ressources en eau, l’agriculture et la santé humaine seront directement affectés

Quel sera le climat de notre région dans 80 ans ? Selon une étude publiée dans la revue Earth’s Future (AGU), il y a de fortes chances qu’il soit très différent de celui que nous connaissons aujourd’hui. En effet, les chercheurs estiment que 48 % des zones climatiques de la planète vont changer significativement d’ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre continuent au rythme actuel.

 

Les zones climatiques sont des régions du globe qui partagent des caractéristiques proches en termes de température et de précipitations. Il en existe cinq grandes catégories de climats : tropicaux, arides, tempérés, continentaux et polaires. Ces catégories sont subdivisées en sous-catégories selon des critères plus précis. Cette classification a été élaborée par le climatologue allemand Wladimir Köppen au début du XXe siècle et révisée par son disciple Rudolf Geiger.

 

Quelles seront les conséquences de ces changements climatiques ?

Les chercheurs ont ainsi utilisé cette classification de Köppen-Geiger pour analyser les projections climatiques issues des modèles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ils ont ainsi calculé la surface de la planète qui va passer d’une zone climatique à une autre entre 2020 et 2100, en fonction de différents scénarios d’émissions. Le résultat est alarmant : dans le scénario le plus pessimiste, où les émissions ne sont pas réduites, 48 % de la surface terrestre va changer de zone climatique.

 

Dans le scénario le plus optimiste, où les émissions sont fortement réduites, ce chiffre tombe à 20 %. Les conséquences seront multiples et variées, selon les régions concernées. Par exemple, certaines zones vont connaître une augmentation des températures et une diminution des précipitations, ce qui va entraîner une sécheresse accrue, une perte de biodiversité, une baisse des rendements agricoles et une augmentation des risques sanitaires liés à la chaleur et à la pollution.

 

D’autres zones vont connaître au contraire une augmentation des précipitations et une intensification des événements extrêmes, comme les inondations, les tempêtes ou les glissements de terrain, ce qui provoquera vraisemblablement des dommages matériels, des pertes humaines et des déplacements forcés. Ces changements vont également affecter les ressources en eau douce, l’énergie, le tourisme ou encore la sécurité.

 

Entre 80 % et 90 % des régions d’Europe connaîtront de tels changements, ce qui en fait l’une des régions du monde qui sera la plus touchée par ces modifications du climat. De même, l’Amérique du Nord pourrait voir jusqu’à 66 % de ses zones climatiques modifiées d’ici la fin du siècle. Le même type de changements pourrait frapper la moitié de l’Asie.

 

Face à ce défi majeur, les chercheurs renouvellent leur appel à agir rapidement pour limiter les émissions de gaz à effet de serre et ainsi atténuer le changement climatique. Ils soulignent également la nécessité d’adapter les sociétés aux nouvelles conditions climatiques, étant donné qu’au moins une partie de ces évolutions semblent à ce stade inévitables – en renforçant, entre autres, la résilience des populations et des écosystèmes.