Le mouvement des Soulèvements de la Terre (SLT) a été dissous en Conseil des ministres, mercredi 21 juin 2023. De Sainte-Soline (Deux-Sèvres) à La Chapelle (Savoie), sans oublier l'A69 (Autoroute Castres-Toulouse) et demain on l'espère l'A154 (en Eure et Loir) le mouvement s'est mobilisé pour dénoncer des projets d'infrastructures et leurs effets néfastes sur l'environnement.

Un mouvement écologiste et radical créé en 2021

Sur leur site internet, ils se définissent comme de "jeunes révolté.es", qui ont "grandi avec la catastrophe écologique en fond d'écran", des "paysan.nes", des "habitant.es en lutte attaché.es à leur territoire". Selon le texte fondateur des Soulèvements de la Terre, le réseau s'est officiellement formé en mars 2021 sur la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes (Loire-Atlantique).

Derrière ce nom, on retrouve un rassemblement d'organisations paysannes et écologistes diverses, de gauche,  la Confédération paysanne, les associations Alternatiba ou Attac, des fermes disséminées un peu partout en France, des chercheurs et quelques personnalités comme l'écrivain de science-fiction Alain Damasio.

Les militants luttent "pour produire une nourriture saine, à la fois financièrement accessible et garantissant une juste rémunération", selon leur texte fondateur. La "question foncière" et le rapport "marchand" à la terre sont au cœur de leurs réflexions et de leurs actions. Ils expliquent s'ériger contre "l'accaparement des terres" par "des fermes (...) transformé[e]s en usines", "l'artificialisation des sols" et militent pour "une écologie sans transition".

Une dissolution demandée par les pollueurs agricoles, son relais syndical et ses partis politique affiliés : LR, Renaissance et RN
Avec ces objectifs proclamés, les Soulèvements de la Terre dérangent fortement les pollueurs agricoles et les partisans d'infrastructures qui aggravent le dérèglement climatique et de manière générale tous ceux qui préfèrent le profit immédiat à l'avenir de l'humanité, y compris de leurs propres enfants et petits-enfants. Donc pas de surprise à voir la FNSEA, LR, Renaissance et le RN se réjouir de la dissolution du collectif.

Dans un communiqué , les Soulèvements de la Terre ont dénoncé "une dissolution très politique et particulièrement inquiétante réclamée directement au chef de l'Etat par l'agro-industrie et la FNSEA". "Nous irons devant la justice et croyons dans la possibilité d'une victoire juridique pour casser cette décision inique, comme ce fut le cas pour d'autres dissolutions pour motif politique des dernières années", poursuit le texte.
Des soutiens de plus en plus influents

Un soutien qui s'amplifie

Les SLT peuvent désormais compter sur un réseau de soutiens de plus en plus fourni Dès le 30 mars, deux jours après la menace de dissolution brandie par Gérald Darmanin, une tribune signée par 300 personnalités était publiée dans Le Monde. lLauteur de science-fiction Alain Damasio a pris la parole sur France Inter pour dénoncer l'"aberration totale, absolue" que constituerait une dissolution. L'écrivain a participé à la rédaction d'un ouvrage collectif pour défendre les SLT : On ne dissout pas un soulèvement. 40 voix pour les Soulèvements de la Terre (éditions du Seuil).

"Il y a une vraie urgence à changer ce monde", a assuré Alain Damasio. "Si le gouvernement n'est plus capable d'entendre ces arguments écologiques, il faut passer à un niveau supérieur d'action".

Le soutien en Eure et Loir

Plusieurs manifestations de soutien ont eu lieu à Dreux à l'initiative du Comité drouais de défense des Soulèvements de la terre qui a par ailleurs adressé une lettre le 13 juillet 2023 au sous-préfet (La lettre ici). D'autres initiatives auront lieu à la rentrée en Eure et Loir.

Ecologie28 soutient les Soulèvements de la Terre dans leurs actions non violentes. Façon à un gouvernement de l'inaction climatique et à l'accélération des infrastructures qui accélèrent le dérèglement climatiques (bassines, autoroutes, entrepôts logistiques inutiles) il faut protéger notre environnement et nos descendants, pas les intérêts des industriels agricoles.

Vous aussi vous pouvez les soutenir en signant ici la pétition ICI

"Nous nous soulevons, chacun.e depuis notre endroit, chacun.e à notre manière. Le mouvement des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dissout car il est multiple et vivant. On ne dissout pas un mouvement, on ne dissout pas une révolte. Nous appelons toutes et tous à nous rejoindre pour rendre caduque cette tentative d’étouffement. Nous sommes, toutes et tous ensemble, les Soulèvements de la Terre."

 

(mise à jour 15 juillet 2023)