(mise à jour du 17 novembre 2023 en fin d'article)
Plusieurs organisations euréliennes (PCF, PS, Ensemble !, EELV, LFI, MJCF, Solidaires, CGT, FSU) ont appelé à une mobilisation pour la paix, la protection des populations civiles et un cessez le feu immédiat dans la bande de Gaza.
Sous l'apparence d'un appel à la paix, elles minimisent les responsabilités du Hamas au profit d'une lecture tronquée de la situation pour éviter d'appeler un "chat un chat" et le Hamas un groupe terroriste qui a pris en otage l'ensemble de la population civile de Gaza (cf les manifestations contre le Hamas de la population régulière malgré la répression comme en août dernier et cet article d'Ammesty International de 2019).
Pour Ecologie28 les contorsions des uns et des autres (sur le rôle des colons et des extrémistes religieux - ceux qui ont abandonné le progressisme au profit des islamistes) pour voiler la réalité pour ménager des intérêts électoraux sont inadmissibles et indignes, notamment pour les organisations qui se voulaient progressistes. Seule la clarté peut permettre de lutter contre les conséquences de ce conflit dans notre pays et éduquer les jeunes (et moins jeunes) pris dans les filets de la désinformation.
Notre position est exprimée en fin de page.
Le texte d'appel et nos commentaires en bleu
Elles reconnaissent que des crimes de masse, visant essentiellement des populations civiles, ont été commis les 7 et 8 octobre par des milices du Hamas dans le sud d’Israël et les considèrent comme des actes de terrorisme (à noter ce sont les actes qui sont terroristes, pas le Hamas).
Elles reconnaissent le droit d’Israël à la sécurité est incontestable mais que les gouvernants israéliens ont choisi de riposter en mobilisant une énorme capacité de destruction et de mort. (Le gouvernement israélien est un gouvernement démocratique issu d'élections libres, même si nous le combattons politiquement, il est légitime dans ses actions de défense de sa population il ne peut pas laisser la situation sans riposte)
A Gaza, véritable prison à ciel ouvert, ce sont plus de deux millions de personnes qui subissent des bombardements massifs et fuient sans issue viable leurs maisons détruites. (La bande de Gaza a une frontière avec l'Egypte. Si les pays de la région le souhaitaient ils pourraient obtenir de l'Egypte, qui dépend des fonds des pays pétroliers, l'ouverture de la frontière et le sauvetage des populations civiles. En fait ça les arrange de garder ce point de tension et de maintenir Gaza sous pression)
Le blocus, en vigueur depuis 2007, va aujourd’hui jusqu’à la privation d’eau, de vivres, de médicaments, de carburant et d’électricité y compris dans les hôpitaux. Le siège total de Gaza imposé depuis plusieurs jours n’est pas une riposte proportionnée contre le Hamas mais une punition collective contre la population civile de ce territoire. (Ca serait quoi une riposte proportionnée ?)
Elle a déjà fait plusieurs milliers de victimes dans la population civile.Le choix de la vengeance plutôt que de la justice a déjà été fait à de multiples reprises, sans jamais assurer à quiconque ni la sécurité, ni la paix, ni la justice. (Comment faire pour que la Justice triomphe après avoir vu le massacre de milliers de personnes, de bébés, de travailleurs étrangers et de 31 français ?)
Parce que toutes les vies comptent, parce qu’elles condamnent les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité où qu’ils aient été commis, nos organisations demandent à la communauté internationale, à l’ONU, au Conseil de l’Europe, à l’Union européenne et à la France de tout mettre en œuvre pour faire appliquer le droit humanitaire international. (Ce qu'a fait la France en votant à l'ONU pour une trève humanitaire)
Ce que ce droit exige, c’est :
– la libération immédiate, sans condition, de tous les otages civils actuellement détenus par le Hamas ; (comment on fait avec une organisation terroriste qui ne reconnait pas le droit humanitaire ? On attend qu'ils soient touchés par la grâce divine ou on va essayer de les libérer ?)
– un cessez le feu immédiat, avec la fin des bombardements et du déplacement forcé des populations ; (Oui, on fait comment ? Le Hamas va cesser de lancer des roquettes - comme celle qui a explosé dans un hôpital palestinien ? La bonne mesure est l'ouverture de la frontière avec l'Egypte pour les civils et leur accueil avec une aide humanitaire massive).
– la protection de toutes les personnes civiles quelle que soit leur nationalité ; (Protection par qui dans la bande de Gaza ?)
– la mise en place en urgence de façon durable et suffisante d’un corridor humanitaire permettant d’acheminer les produits de première nécessité et les médicaments ; (Oui il faut l'ouverture de la frontière avec l'Egypte plus large que les quelques centaines de camions qui sont déjà passés)
– la levée complète du blocus de la bande de Gaza. (Possible via l'Egypte, mais comment contrôle-t-on que de nouvelles armes ne vont pas parvenir aux terroristes ?)
Le cycle infernal de la terreur ne pourra être brisé que par le respect du droit et d’abord du droit international humanitaire, le soutien à l’enquête de la Cour pénale internationale ouverte en 2021 (sur les crimes commis en Palestine par toutes les parties en présence), la mise en place et le respect d’une paix durable entre les deux peuples. (Si la CPI pouvait briser le cycle de la terreur ça se saurait en Afrique ou elle intervient sans grand résultat. La CPI est utile moralement et pour l'histoire donc pour la Justice, mais inutile pour faire la paix)
Nous appelons à la mobilisation la plus large possible pour que les populations d’Israël et de Palestine puissent enfin voir leurs droits respectés et protégés notamment dans le cadre des résolutions de l’ONU de 1967 (à savoir la reconnaissance de l’État de Palestine aux
côtés de l’État d’Israël).
Notre position de fond
Il faut en finir une fois pour toutes avec le conflit de territoires entre Israël et la Palestine en appliquant les accords d'Oslo et les cartes territoriales élaborés par les négociateurs des deux parties dans la cadre d'un règlement patronné par l'ONU.
Les palestiniens doivent se doter d'une direction politique élue démocratiquement, une autorité palestinienne rénovée et choisir eux-même leur destin. En particulier les mouvements terroristes, ou leurs affidés, ne peuvent participer à ces élections.
Les terroristes doivent être neutralisés, et si possible jugés pour les survivants. Les pays qui les abritent (Liban, Quater notamment) doivent les remettre à la CPI. Le Hamas doit être détruit complétement, il ne peut plus exister compte-tenu de ses actes criminels.
La communauté internationale, notamment l'UE, les USA et les riches pays pétroliers (quoique la Chine devrait aussi participer...) doivent investir massivement dans la reconstruction et les infrastructures permettant un développement de la région.
Les colons qui occupent la Palestine de manière illégale au regard du droit international, devront soit partir soit accepté un statut spécifique dans la nouvelle Palestine (NB : c'est ce qui s'est passé au Zimbabwe lors de l'indépendance).
Une commission israélo-palestinienne, s'inspirant des commissions similaires en Afrique du Sud ou Argentine, "Justice pour tous" devra établir la vérité historique pour rendre justice aux victimes (ne pas oublier que le Hamas a été créé et manipulé par le Mossad durant de nombreuses années, que le rôle de l'Iran est plus que trouble) .
Le Liban doit être inclus dans le processus de paix, si des partis de ce pays s'y opposaient ils devraient être neutralisés.
Pour arriver à ses objectifs il faut un accord entre l'UE, les USA et les pays du Moyen-Orient, sans avoir peur d'affronter si nécessaire les opposants au processus de paix y compris militairement (via une coalition internationale) et par les sanctions économiques. Il faut également le soutien des populations concernés, les centaines de milliers de manifestants israéliens, pour maintenir un état de droit en Israël, ouvrent la voie de l'espoir. Puisse les palestiniens aussi se mobiliser.
Un réve, peut-être mais ce sont les seules positions réalistes pour en finir avec ce conflit qui au fond n'est qu'une question de territoire et ou les fanatiques religieux font leurs miels. Et au final il y aura la paix, alors autant accélérer le processus.
A méditer
“Ne blâmons pas ses meurtriers aujourd’hui. Que pouvons nous dire à l’encontre de leur haine terrible envers nous ? Depuis huit ans maintenant, ils restent dans le camp de réfugiés de Gaza et nous voient transformer sous leurs yeux leur terre et leurs villages, où leurs ancêtres et eux-même résidaient auparavant, pour en faire notre foyer.
Ce n’est pas parmi les Arabes de Gaza, mais en notre sein à nous que nous devons chercher la source du sang de Roy. Comment avons-nous pu fermer les yeux, refuser de regarder notre destin en face et de voir le sort de notre génération dans toute sa brutalité ?
Aujourd’hui, soyons lucides sur nous-même. Nous sommes une génération de colonisation, et sans le casque en acier et le canon de notre fusil, nous ne serons pas en mesure de planter un arbre ou de construire une maison.
Ne craignons pas de regarder en face la haine qui consume et remplit les vies de centaines d’arabes qui vivent autour de nous. C’est le sort de notre génération. C’est notre choix – être prêts et armés, coriaces et durs – sans quoi l’épée nous échappera des mains et nos vies seront tranchées net”.
Moshe Dayan, 1956, chef d'état-major de l'armée israélienne, futur ministre de la défense
Mise à jour du 17 novembre
Les mêmes organisations (moins le PS et Solidaires!) appellent à une manifestation à Chartres le 18 novembre. Cette fois ci elles demandent à l’ONU et à la France d’agir pour faire appliquer le droit international, toujours en ignorant le caractère fasciste et terroriste du Hamas :
– un cessez le feu immédiat ;
– la libération immédiate, sans condition, de tous les otages civils ;
– la protection de toutes les personnes civiles quelle que soit leur nationalité ;
– la mise en place d’un plan humanitaire d’urgence permettant de sauver et soutenir les habitants ;
– la levée complète du blocus de la bande de Gaza.
Le conseil de sécurité de l'ONU a appelé, le 16 novembre, «des pauses et couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisants» dans la bande de Gaza pour permettre d’apporter une aide humanitaire aux civils. Il s'agit d'une avancée, puisqu'aucun pays n'a utilisé son veto. Sans être un cessez le feu (qui suppose une négociation entre belligérant, en ce cas l'un des belligérant est un groupe terroriste, fasciste qui a pris les populations civiles de Gaza comme bouclier humain, comment négocier avec ceux dont la place est devant un tribunal international ?), il s'agit d'une avancée notable si l'ONU déploie une force pour acheminer les matériels et nourritures nécessaires à un plan humanitaire d'urgence que tout les humanistes et progressistes souhaitent.
Au delà des voeux pieux émis par le club des 5, la France n'a les moyens d'agir que par la parole (tout en oeuvrant à la libération des otages français, les grands oubliés du club des 5).
La demande "la libération immédiate, sans condition, de tous les otages civils ; " est scandaleuse ( les autres otages ne méritent pas la compassion du club des 5 ? Un militaire n'est pas un être humain ?) alors que l'on a appris le 14 novembre la mort de Noa Marciano, soldate de 19 ans, enlevé par les terroristes du Hamas, dont le corps a été retrouvé le 17 novembre dans un bâtiment proche de l’hôpital Al-Shifat.
Savoir nommer le Hamas comme un groupe criminel, terroriste et fasciste, c'est trop pour le club des 5 qui nage dans le déni, confondant la juste lutte pour une solution à deux états, la seule valable dans la durée, et le soutien à ceux qui ont établi une dictature à Gaza, pour mieux mettre en oeuvre leur projet mortifère.