La plateforme carbonbombs.org (en anglais !) lancée le 31 octobre  par les ONG françaises Data for Good et Éclaircies, répertorie les 425 « bombes climatiques » dans le monde, mais aussi les entreprises et les financeurs qui portent ces projets.

Une bombe climatique est un projet d’extraction de pétrole, de gaz ou de charbon qui pourrait générer à lui seul un milliard de tonnes de CO2, soit une gigatonne.

Si l’ensemble de ces projets venaient à leur terme, 1 180 giga tonnes de CO₂ seraient relâchés dans l’atmosphère. C’est deux fois supérieur au budget carbone pour rester sous la barre d’1,5°C de réchauffement. Ces bombes climatiques ont été répertoriées par le scientifique Kjell Küne, dans une étude publiée en 2019 (1)

TotalEnergies sur le podium des porteurs de bombes climatiques !

La plateforme, en opensource, va plus loin. Elle permet d’identifier les entreprises à l’origine de ces projets climaticides, mais aussi d’identifier leurs financeurs. 

TotalEnergies est le deuxième groupe le plus impliqué dans les bombes climatiques à l’échelle mondiale. Il est lié à 23 sites d’extraction*. Son chantier le plus important, l’exploitation du gisement de gaz naturel de North Field, au Qatar, a un potentiel d’émissions d’environ 24 gigatonnes d’équivalent CO₂. L’entreprise China Energy arrive en première place, avec 41 projets climaticides, actuellement en cours ou à venir.

Du côté des financeurs, les banques françaises BNP Paribas et Crédit Agricole se placent respectivement en 5ème et 7ème position des institutions bancaires les plus impliquées. Trois banques chinoises (ICBC en première place, China CITIC Bank, Agricultural Bank of China) et une étastunienne (Citi) se partagent le top 4. La Chine, la Russie et les États-Unis sont les 3 pays où le plus de bombes climatiques sont recensées.

Néanmoins, « il est encore temps d’agir, assure César Dugast, membre de l’ONG Éclaircies, sur X. Sur ces 425 projets, au moins 128 n’ont pas encore vu le jour : il est encore temps de les annuler. Pour les autres, il est urgent de cesser tout investissement à l’avenir, conformément au scénario "No New Investment" de l’Agence Internationale de l’Énergie ».

Il n'y a pas de bombes en France, la plus proche est en Allemagne, Hambach une mine de charbon.