La question environnementale demeure parmi les trois principaux sujets de préoccupation des Français. Ils plaident pour d’avantage d’initiatives de la part des pouvoirs publics, en faveur de la transition et ils attendent davantage des gouvernements pour agir contre le réchauffement climatique.

Il s'agit des conclusions du dernier baromètre sur « Les représentations sociales du changement climatique des Français », présenté par l’Ademe, Agence de la Transition écologique, à l’occasion de la COP28. L’inquiétude croissante pour l’environnement est notable depuis 2019. Malgré la forte inflation depuis 2022, qui place la hausse des prix nettement en tête du classement (28%) de leurs préoccupations. L’environnement reste le troisième sujet d’inquiétude des Français, au même rang, en 2023, que la sécurité (12%), et juste après l’immigration (13%).

Les jeunes se montrent plus pessimistes quant aux conséquences du changement climatique : seulement 15% des 15-17 ans pensent que la société s’y adaptera sans trop de mal, contre 40% des 65 ans et plus. Les plus jeunes ont grandi dans un contexte où les préoccupations environnementales sont de plus en plus prégnantes, ce qui installe chez eux une sensibilisation accrue aux enjeux climatiques et écologiques. Ils démontrent également une conviction plus affirmée quant à l’origine humaine du changement climatique (80% chez les 15-17 ans, contre 59% chez les 65 ans et plus), leur confiance envers les scientifiques est aussi plus élevée.

Pour une transition écologique collective

84% des Français disent fournir déjà des efforts pour réduire leurs émissions, avec une volonté grandissante d’adopter des comportements écoresponsables, tels que réduire sa consommation (56%, + 19 points depuis 2017), limiter celle de viande (52%, + 16 points depuis 2014), éviter les voyages en avion (56%, +20 points depuis 2018) et diminuer la température de son logement (70%, +9 points depuis 2018). Toutefois, 60% estiment qu’ils pourraient intensifier leurs actions, soulignant ainsi la nécessité de promouvoir « des modes de vie moins émetteurs de gaz à effet de serre ».

Toutefois une majorité de Français attendent des actions plus ambitieuses de la part de l’Etat. Le besoin d’une transition « juste » est souligné, avec 67% prêts à accepter des changements significatifs dans leur mode de vie, sous réserve d’une répartition équitable au sein de la société. Les interrogés considèrent que les Etats sont les plus efficaces pour résoudre le problème du changement climatique (55%), tandis que les citoyens sont les plus engagés (43%), suivis des associations (33%) et des collectivités (27%). Les entreprises sont jugées moins impliquées (18%).

Il faut noter que le rôle attribué aux collectivités progresse, 84% des Français estimant que leur territoire devra prendre des mesures significatives pour s’adapter au cours des prochaines décennies.

Réorienter en profondeur l’économie, pour les dirigeants

Pour leur part les décideurs, plus sensibles aux risques économiques liés au dérèglement climatique, soutiennent massivement l’adoption de mesures interventionnistes des pouvoirs publics (88%), voire même contraignantes pour 26 % d’entre eux. De plus, 84% estiment qu’un prix élevé du carbone serait bénéfique. Pour 78 % d’entre eux, le gouvernement devrait prioritairement « réorienter en profondeur notre économie en soutenant ‘exclusivement’ les activités qui préservent l’environnement, la santé et la cohésion sociale » (vs. 58% des Français, les entrepreneurs en pointe !).

Selon ce sondage, plus de la moitié des chefs d’entreprise se préoccupent davantage de l’environnement (59%) que d’autres sujets tels que la hausse des prix (39%) ou l’emploi (37%). Leur conviction quant à l’origine anthropique du changement climatique a progressé de huit points en cinq ans. Ils mesurent les enjeux pour leur activité, particulièrement en ce qui concerne l’augmentation du coût de l’énergie (77%), les modifications climatiques (40%), le développement des énergies renouvelables et la réduction des consommations d’énergies fossiles (40%).

Parmi ces décideurs économiques, 61% reconnaissent que l’activité de leur entreprise a des impacts sur le climat et qu’ils sont capables de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (72%). Néanmoins, ils ne se considèrent pas comme les acteurs principaux de cette transition, se positionnant en cinquième place après les Etats, les collectivités, la société civile et les citoyens.

 

Il est significatif et encourageant de voir que les citoyens se préoccupent de plus en plus d'environnement et que les entrepreneurs y sont sensibles alors que leurs organisations professionnelles sont à la traine, voir carrément dominées par des Climatoseptiques.