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Le plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) a pour objectif de présenter une série de mesures concrètes destinées à préparer le pays dans l’hypothèse d’un réchauffement de 4 °C d’ici la fin du siècle.

Michel Barnier, a présenté, vendredi 25 octobre 2024, le nouveau plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). Le gouvernement va porter le fonds Barnier, créé par l’actuel premier ministre en 1995 lorsqu’il était ministre de l’environnement, de 75 millions d’euros à 300 millions d’euros en 2025.

Le Premier Ministre a également mis en garde contre les gens qui « doutent, qui contestent » la réalité du réchauffement climatique. « Il va concerner toutes les régions de France. Marseille aura le climat de Séville et Lille aura le climat de Bilbao. Ce changement aura des conséquences très concrètes », a estimé Michel Barnier avant de lâcher que « la prévention coûte moins cher que la réparation ».

Les intempéries récentes ont frappé plusieurs départements dont l'Eure et Loir. Les épisodes très pluvieux se multiplient en France depuis la fin de l’année 2023, notamment en Eure et Loir touché à plusieurs reprises.

Le Premier ministre a évoqué « la vulnérabilité de nos territoires » face à des « événements de plus en plus fréquents ». « La France doit se préparer », a-t-il lancé devant la presse, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher à ses côtés. « Cette planification nationale s’adaptera à chaque territoire », a-t-il assuré. « Le coût de cette adaptation au changement climatique doit aussi être un investissement », a-t-il aussi expliqué, assurant qu’un euro investi éviterait 7 à 8 euros de dégâts.

Le PNACC

Disparition totale des glaciers alpins, un à deux mois de saisons feux dans certaines régions de l’Hexagone, des sécheresses quatre fois plus fréquentes par rapport aux années 1960… En partant du constat qu’à +4 °C, les impacts du dérèglement climatique en France d’ici 2100, le plan propose cinq axes et 14 mesures, qui devraient commencer à être mises en œuvre début 2025.

• Assurance

Pour « assurer la résilience des territoires, des infrastructures et des services essentiels », le plan propose d’abord de renforcer le fonds Barnier pour le porter à 300 millions d’euros. Ce fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM) permet de subventionner des mesures de prévention ou de protection des personnes et des biens exposés aux risques naturels majeurs. Dans le projet de budget pour l’année 2025, 225 millions d’euros étaient alloués à ce fonds, créé en 1995 par Michel Barnier lorsqu’il était ministre de l’Environnement.

Un « observatoire de l’assurance des risques climatiques » sera par ailleurs mis en place pour renforcer la transparence sur l’évolution des pratiques des assurances au niveau national. Le but : inciter les assureurs à maintenir une offre abordable « sur tout le territoire » afin de ne pas délaisser les zones les plus à risques.

• Sensibilisation

Afin d’informer le public, une cartographie d’exposition aux risques naturels sera publiée d’ici 2027. Elle intégrera l’ensemble des aléas climatiques (inondations, incendies de forêt, submersions, cyclones…) et les effets prévisibles du changement climatique à 2050. Pour impliquer les citoyens dans l’adaptation du pays, le gouvernement va ouvrir une plateforme de consultation en ligne. Elle permettra d’informer les citoyens, mais aussi de recueillir leur avis sur les grandes orientations de l’adaptation.

L’Etat proposera un accompagnement aux collectivités désireuses de s’engager. A partir de 2025, une mission accompagnera 100 territoires dans leur démarche d’adaptation au changement climatique.

• Logement

En ce qui concerne les logements, le plan vise principalement à « mieux intégrer le confort d’été » lors de la rénovation thermique des habitations. Pour les logements neufs, une étude sera réalisée pour vérifier s’ils sont effectivement « confortables » pendant les périodes de forte chaleur.

• Gestion de l’eau

Une étude spécifique sera réalisée dans les départements et régions d’Outre-mer sur les vulnérabilités de l’approvisionnement en eau potable.

• Aménagement du travail

En 2025, les mesures de prévention mises en place par les employeurs pour assurer la sécurité des travailleurs en périodes de fortes chaleurs devront être renforcées. L’Inspection du travail pourra « faire cesser immédiatement les situations de danger grave et imminent » liées à l’exposition à la chaleur. Pour les Outre-mer, précise le plan, un dispositif spécifique sera élaboré.

Une expérimentation sera également menée dans certains bâtiments publics particulièrement exposés au risque de fortes chaleurs, comme les locaux mal isolés ou non rénovés dans les régions les plus vulnérables, afin d’aménager le travail des agents publics. Le PNACC prévoir par exemple d’instaurer des horaires de travail décalés, une semaine en quatre jours ou un élargissement des possibilités de télétravail lors des pics de températures pendant les canicules.

En ce qui concerne les entreprises privées, l’étude de vulnérabilité deviendra « progressivement » obligatoire pour les grandes entreprises et les entreprises stratégiques à partir de 2025. Les grandes entreprises gérant des infrastructures de transport et d’énergie seront les premières concernées. Suivront, dès 2026, les « opérateurs d’importance vitale ». Ces études de vulnérabilité devront permettre de mettre en place des plans d’action afin d’adapter les infrastructures.

• Santé

Dans le cadre du plan d’action conjoint de l3OMS, de la FAO et du PNUE, « One Health », des actions de prévention et de lutte contre les espèces porteuses de risques pour la santé seront développées. Une étude sur les conséquences du changement climatique sur la santé humaine sera par ailleurs menée.

• Agriculture

Un diagnostic d’évaluation de la résilience des exploitations agricoles face au changement climatique sera mis en place d’ici 2026. Cet outil devrait apporter des informations aux exploitants sur l’évolution prévue des conditions climatiques.

• Transport

Des études multimodales portant sur la résilience des différents modes de transports à l’échelle régionale seront « encouragées ». Les résultats de ces études devraient permettre d’aboutir « progressivement » à des plans d’actions détaillant le budget nécessaire à leur réalisation.

• Urbanisme

La Trajectoire de réchauffement de référence (TRACC) sera intégrée d’office dans tous les documents de planification publique. Cela concernera par exemple le schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), le schéma de cohérence territoriale (SCoT), le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) ou encore les chartes des parcs naturels régionaux. Les collectivités auront la possibilité de mettre à jour progressivement ces documents d’ici à 2030.

• Culture

En 2025, la vulnérabilité au changement climatique d’« un panel de sites patrimoniaux » sera étudiée dans le cadre du PNACC. Un plan d’adaptation sera lancé pour dix « sites majeurs pour le patrimoine français », dont au moins un en Outre-mer.

Commentaires :

Ce plan est une première réponse de l'état face au changement climatique. Il reprend des mesures que Michel Barnier avait proposé ... en 1995 ! On ne peut pas dire que l'état, et les élus, découvrent le problème.

Concernant l'Eure et Loir il est souhaitable que les collectivités s'emparent aux plus vite de ces propositions (notamment pour l'urbanisme), que les agriculteurs prennent conscience du danger et replantent massivement des haies et que le projet A154 - qui va artificialisé des centaines d'hectares, soit abandonné. Faciliter l'importation des produits chinois via cette "China express" n'est pas d'intérêt général au contraire il va faire subir aux entreprises euréliennes et françaises une concurrence déloyale.

Le projet Eure&Loir 2036 va bien dans la bonne direction pour mettre enfin en marche l'Eure et Loir vis à vis des défis du changement climatique.