En France, la proposition de loi interdisant certains « polluants éternels » dans les cosmétiques et les textiles a été définitivement adoptée le 20 février 2025 par le Parlement. Proposé par les députés écologistes, le texte a également bénéficié du soutien du gouvernement.
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Ce sont des molécules compliquées à prononcer : mais qui ont de super-pouvoirs. Par exemple un PFAS rend les poêles antiadhésives, d’autres sont utilisés dans les avions et les éoliennes pour leur résistance aux températures extrêmes et à la corrosion.
Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, ces substances sont largement utilisées depuis les années 1950 dans diverses applications industrielles et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, gaz réfrigérants, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, dispositifs médicaux, produits phytopharmaceutiques, etc.
Parce qu'ils sont très résistants, ils sont super durs à éliminer d’où leur surnom de « polluant éternel ».Certains d’entre eux sont reconnus ou suspectés d’être cancérogène, suspectés également de provoquer des lésions au foie, d’affecter la fertilité et le développement du fœtus, ou encore favoriser les risques d’obésité, selon diverses études.
Une nouvelle loi en France
Pour l’instant, les PFAS ne sont pas très réglementés. Même si progressivement des restrictions se mettent en place. D'où le dépôt d'une nouvelle loi, à l'initiative des députés écologistes, pour mieux protéger la population.
Plusieurs pays ont déjà pris des mesures. « En 2020, le Danemark, » cite Emma Feyeux, de l’association Notre Affaire à tous, en exemple, « le gouvernement a interdit les PFAS dans les emballages alimentaires. En 2024, le Danemark a ensuite promulgué une interdiction d’importer, vendre et utiliser des mousses anti-incendie qui contiennent des PFAS. Aux États-Unis, on retrouve, par exemple, en Californie la même interdiction des PFAS dans les mousses anti-incendie. On retrouve dans le Maine une interdiction des PFAS dans tous les textiles à partir de 2030. À Washington, il y a une interdiction depuis 2023 des PFAS dans les emballages alimentaires ».
Le coût de la dépollution s’annonce faramineux, en particulier si on n’arrête pas d’en produire. Alors pourquoi est-ce que les règlementations ne vont pas plus loin aujourd’hui ?
Une recherche à approfondir
En partie pour des raisons économiques de court terme. Le mois dernier, une enquête d’une trentaine de médias européens, dont le quotidien Le Monde, a pointé du doigt le poids des lobbies pour édulcorer voire tuer dans l’œuf un projet européen d’interdiction.
Autre difficulté : bien que la problématique des PFAS ait émergé il y a déjà plusieurs décennies, elle nécessite encore beaucoup de recherche pour trouver des alternatives et pour mieux les connaître. De l’avis même d’autorités sanitaires, les connaissances sur les risques sanitaires associés aux différents PFAS sont insuffisantes, voire absentes.
Il existe des milliers de PFAS
Il y a quand même un fort consensus scientifique qui appuie le fait que même si les études concluent sur une molécule par rapport à une maladie, on doit aujourd’hui réfléchir par famille de molécules. En outre, il arrive qu’un PFAS soit substitué par un autre.
Si la réglementation est encore en cours d’évolution. Les polluants éternels se sont déjà retrouvés aux cœurs de litiges judiciaires. En Italie, un procès est en cours. Aux États-Unis, le groupe 3M a accepté de verser jusqu’à 12,5 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites.
Les PFAS en Eure et Loir
On en trouve un peu partout. Par exemple on en emploie 0,3 Kg par hectare agricole (hors bio). On en trouve dans l'eau du robinet, depuis que des contrôles ont été institués. Et bien sûr dans nos cuisines, surtout si on utilise une célèbre marque de poêle pour faire des crêpes.