Le tribunal administratif a rejeté le recours déposé par deux associations environnementales qui contestent la création d’un parking des Ruelles, situé dans une zone naturelle à Épernon. La même instance avait suspendu le projet en 2022 en référé.
Ce dossier opposait l’Association sparnonienne pour la nature en ville et Eure-et-Loir Nature au préfet d’Eure-et-Loir, signataire de l’arrêté du 9 août 2022 autorisant la commune à faire les travaux. Cet arrêté préfectoral avait été suspendu en référé par le même tribunal administratif d’Orléans en décembre 2022.
Initiée dès 2018 et défendue par la majorité municipale actuelle, comme un outil de redynamisation du centre bourg, cette opération d’un million d’euros comprend, outre le parking des Ruelles, l’aménagement de cheminements piétons, de voies d’accès et d’espaces verts, ainsi que la création de 35 places sur les anciens vergers en lisière du centre-ville, derniers restes du patrimoine végétal qui a fait la gloire d’Epernon. Tout cela pour raccourcir d’une vingtaine de mètres le cheminement après avoir garé sa voiture.
Le projet est présenté comme un outil de redynamisation du centre-bourg. Il s’agit de faire croire aux commerçants du centre-ville, qui n’habitent pas Epernon en majorité, que l’on soutient leurs commerces. En parallèle, la municipalité, et la communauté de communes favorisent l’implantation d’un LIDL (en payant un aménagement routier) et militent pour l’extension de la zone commerciale du Loreau dans la partie dite Saint-Anne. Toutes ces opérations contribueront à tuer les commerces survivants du centre-ville. Ils ne sont même plus remplacés par des agences bancaires (La Société Générale se replie sur Rambouillet) ou des agences immobilières (la crise les détruit). Bienvenue dans un centre-ville déserté !
Ces vergers sont dans une zone humide absolument nécessaire pour absorber les précipitations et les crues en cas de pluies violentes, conséquences du dérèglement climatique : elles seront de plus en plus fortes et nombreuses, Epernon ne pouvant espérer échapper à cette tendance qu’elle a déjà connue dans le passé avec des inondations spectaculaires. À l’automne 2024 d’importantes inondations ont touché le centre-ville d’Epernon. Les vergers ont contribué à limiter les dégâts. Mais le Tribunal Administratif d'Orléans ne s'intéresse pas à la réalité des faits et encore moins au principe de précaution.
En artificialisant les sols, il est certain que la prochaine inondation sera pire. La municipalité d’Epernon est donc fière de contribuer aux conséquences du dérèglement climatique par une opération inutile d’artificialisation des sols et est prête à dépenser 1 million d'euros pour que les inondations soient encore plus importantes.
Si les habitants veulent limiter les dégâts des futures inondations, ils ont intérêt à garder les vergers et à s’assurer, lors des élections municipales de mars 2026, qu’ils auront une municipalité qui a la volonté de les protéger et de participer activement à l'élaboration du SCOT et PLUi pour 2027.