Les leçons des inondations en Eure et Loir
édito du 1ier novembre 2024
L'Eure-et-Loir a connu un mois d'octobre agité avec deux vagues d'inondation. Elles ont brutalement rappelé, à ceux qui l'auraient oublié, la réalité du dérèglement climatique : des événements de plus en plus extrêmes qui deviennent la norme.
Certes, l'Eure-et-Loir a moins souffert que le Sud de la France (ces événements y sont récurrents) et bien moins que l'Espagne où le bilan humain est terrible.
Néanmoins, tous ces épisodes sont similaires : de fortes précipitations brutales, l'eau qui n'est pas absorbée par le sol artificialisé ou des champs qui ne l'absorbent plus, notamment parce que la porosité naturelle a été perturbée par des méthodes agricoles productivistes et que les haies – protections naturelles – ont été rasées. Cette eau arrive rapidement dans les rivières qui gonflent brutalement avec un effet de vague qui emporte tout sur son passage.
Si les précipitations sont brutales, c'est parce que les nuages sont plus chargés en quantité d'eau, donc de pluie. C'est la conséquence du réchauffement de l'atmosphère et des océans : il y a plus d'évaporation, donc des nuages plus chargés et des vents plus violents. La science explique bien le phénomène, les scientifiques ont alerté l'opinion et les politiques, mais rien n'a bougé ou si peu. On paye aujourd'hui les conséquences de l'inactivité climatique.
Mais si on ne peut rien faire pour le passé, on peut agir pour l'avenir en diminuant notre impact climatique et en protégeant les populations. Quel scandale de voir tant de permis de construire accordés dans des zones inondables ou qui le sont devenues, de voir des maisons à peine construites et déjà dévastées !
Au niveau local (communes, intercommunalités, départements), on peut agir :
- En cessant l'artificialisation des sols (réclamée à corps et à cris par des politiques irresponsables qui veulent renoncer à la loi ZAN, cf notre édito précédent !) en modifiant les documents d'urbanisme (Scot, PLUi) pour y intégrer le dérèglement climatique. Le virage est brutal, mais la protection de nos concitoyens est à ce prix. Pour favoriser cette transition, il faut pouvoir continuer, au cas par cas, à accorder des possibilités de construire en annulant le projet de l'A154 et en répartissant les 300 hectares économisés entre les intercommunalités.
- En modifiant les pratiques agricoles destructives. Si les champs ont été inondés et laissé stagner l'eau, ceux cultivés en bio l'ont moins été, voire pas du tout : l'eau a profité de la porosité due à un sous-sol aéré, merci les vers de terre. Il faut surtout impérativement replanter des haies avec des arbustes et des arbres qui sont adaptés au changement climatique et stockent l'eau.
- En entretenant mieux les rivières, les fossés et les ouvrages de stockage de l'eau. Certains syndicats intercommunaux ont failli à cette tâche.
- En développant une culture du risque pour apprendre les bons gestes et mettre un système d'alerte efficace, peut être aussi en renforçant et entraînant les services de secours (SDIS) à ces interventions spécifiques.
- En dialoguant avec les collectivités voisines, notamment des Yvelines, dont l’artificialisation des berges de certaines rivières a entraîné d'importants dégâts en Eure et Loir.
Au niveau national, il faut aussi :
- Augmenter le fonds Barnier (qui permet de racheter des maisons pour les détruire et renaturer la parcelle) et l'étendre aux friches industrielles, quitte à exproprier les propriétaires indélicats.
- Traiter le dossier des assurances qui vont devenir de plus en plus chères mais aussi peut-on laisser des centaines de milliers de propriétaires et de communes (déjà plus de 1 000) sans assurance, car le risque y est trop important ?
- Accélérer les politiques de décarbonation et de transition écologique
- Avancer l'application de la loi ZAN de 2050 à 2040.
L'héritage de 50 ans de déshérence climatique est là, évitons d'aggraver la situation, assurons au plus vite la transition écologique et agissons rapidement. Nous le pouvons, faisons le avant la prochaine vague de catastrophes climatiques.
ZAN : ce n'est pas qu'une réglisse !
édito du 28 septembre 2024
Chaque année, la France perd 20 000 à 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sous la pression des activités humaines. Étalement des villes, développement d’infrastructures, bétonisation… L’artificialisation des terres est l'une des causes de la perte de la biodiversité, tout comme les inondations de plus en plus fortes. Comment lutter contre ce phénomène ?
La loi "Climat et résilience" du 22 août 2021 a posé un objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) à l'horizon de 2050. Cette loi vise à mieux prendre en compte les conséquences environnementales lors de la construction et de l’aménagement des sols, sans pour autant négliger les besoins des territoires en matière de logements, d’infrastructures et d'activités.
Depuis 1981, les terres artificialisées sont passées de 3 à 5 millions d’hectares (+70%), soit une croissance nettement supérieure à celle de la population (+19%).
La ronde des faux culs
édito du 6 septembre 2024
La fumée blanche s'est échappée de l'Elysée, alléluia nous avons un nouveau Premier Ministre ! plutôt un ancien blanchi sous le harnais, appartenant au cinquième partie de la République, une innovation digne de la start-up nation, il est vrai que c'est dans les vieux pots que l'on fait la meilleure soupe.
Le bal des médiocres
Edito du 17 juillet 2024
Le 7 juillet la mobilisation du Front Républicain, c'est à dire tout sauf le RN, a permis d'empêcher que le gouvernement lui soit confié. C'est heureux car dès le 8 juillet le RN a jeté ses nouveaux habits de respectabilité en prenant la tête, au Parlement Européen, d'un groupe parlementaire regroupant les amis et agents de la Russie et des partis autoritaires anti-libéraux, contre le droit des femmes et des minorités sexuelles. Chassez le naturel, il revient au galop.
Législatives : éviter le pire et agir enfin pour le climat
Edito du 24 juin 2024
A quelques jours du premier tour on se dirige vers de nombreuses triangulaires entre les trois blocs principaux, le RN en tête, le Front Populaire en embuscade mais distancé, Renaissance + LR qui forment un bloc de fait, même si officiellement ils ne sont pas alliés.
Une majorité absolue pour le RN et ses alliés de pacotilles (les traites à LR, ils forment l’alliance de la carpe et du lapin, les uns pour la retraite à 65 ans les autres à 60 ans puis maintenant 62 ans en attendant le prochain rétropédalage) serait une catastrophe tant pour l’économie que pour le climat - cette alliance étant clairement climato-sceptique - que pour les équilibres européens et mondiaux avec des pro-russes au gouvernement.
Réchauffement climatique, patinoire à Dreux pour faire comme les rois du pétrole !
Edito du 31 mai 2024
En cette année olympique, passant outre l’hypothèse farfelue d’un dérèglement climatique, à Dreux, « ville royale », le roi et ses ministres, tiendront pour une fois leur promesse. Promesse mégalomane de patinoire, qui durait déjà sous l'Ancien Régime de Sir Gérard Hamel.
8 mai 2024 : leçons de l'histoire, devoir de mémoire
Edito du 8 mai 202 4
8 mai 1945 capitulation de l’Allemagne nazi, il faudra attendre le 15 août pour que le Japon capitule à son tour, après l’explosion des bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki. Les leçons de ce conflit reste d’actualité.
Plus de 60 millions de personnes ont péri dans ce conflit. Entre 23 et 27 millions de morts pour la seule Union Soviétique, de 10 à 20 millions minimum pour la Chine (le conflit y avait commencé dès 1937). Les civils ont payé un plus lourd tribut que les militaires (pour la France sur les 567 000 morts direct recensés seuls 217 600 étaient des militaires dont une bonne partie des troupes « coloniales », il est bon en ce jour du souvenir de rappeler le prix du sang payé par les « colonies »).